|
La formation ne peut plus se contenter de concepts séduisants ou de buzzwords creux. Ce nouveau Dossier d'e-learning Letter donne la parole aux acteurs qui font bouger les lignes sur le terrain. Du rôle stratégique de l’anglais en entreprise à la montée en puissance des agents conversationnels, en passant par l’autoproduction accompagnée et la pédagogie sobre mais efficace, chaque article apporte des réponses concrètes aux enjeux actuels. Entre vision, expertise et retours d’expérience, ces contributions éclairent les défis des départements formation et dessinent les contours d’une nouvelle ingénierie pédagogique, ancrée dans le réel et visant le meilleur impact.
 Quand l’anglais cesse d’être un simple atout pour devenir une compétence critique au service du business, il ne s’agit plus de cocher une case mais de transformer l’apprentissage en levier de performance. C’est la conviction portée par Alexis Garay, Account Director chez EF Corporate Learning, qui défend une approche exigeante et outillée, où l’IA conversationnelle ne se contente pas d’assister l’apprenant mais accélère la maîtrise opérationnelle, en lien direct avec les enjeux des métiers.
Passer d’un contenu passif à un apprentissage actif, c’est bien le pari tenu par Raphaël Droissart, co-fondateur et COO d’Edflex, qui voit dans les agents conversationnels bien plus qu’un gadget technologique. Ces assistants pédagogiques, embarqués dans le quotidien des collaborateurs, viennent transformer l’expérience d’apprentissage en un dialogue personnalisé, contextualisé, orienté résultat. Un véritable coach intégré, qui guide, ajuste, relance, et fournit enfin des données actionnables pour piloter la formation autrement.
Piloter l’innovation, ce n’est pas sauter sur la dernière mode, c’est savoir où l’on va, pourquoi et avec quelles compétences. Jean-Roch Houllier, Head of Operations Learning & Digital chez Safran, enfonce le clou : sans expertise en ingénierie pédagogique, sans capacité à relier les projets d’innovation aux besoins business, et sans ancrage dans la culture d’entreprise, les directions L&D passent à côté de leur mission. De l’idéation à l’impact, il trace une feuille de route pour faire de l’innovation un levier réel, pas un mirage.
Former, c’est bien. Mais ce qui compte, c’est ce qui change après. Nazim Chibane, CEO et cofondateur de Klara, rappelle que sans indicateurs issus du terrain, sans suivi structuré et sans accompagnement post-formation, une formation peut se révéler complètement inutile. Trois indicateurs – Time to Mobilize Learning, Time to Autonomy et Manager Skill Check – permettent d’objectiver la montée en compétences, d’impliquer les managers, et de rendre visibles les effets réels de la formation.
Faire mieux avec moins, c’est possible. Claire Bernagaud, consultante chez Ingenium digital learning, défend une ingénierie pédagogique responsable et créative, qui privilégie la sobriété numérique sans sacrifier l’engagement. Elle montre comment des choix technologiques plus sobres, un design pédagogique malin, et une exploitation intelligente des plateformes comme Moodle permettent de concevoir des formations efficaces, mesurables, et respectueuses de l’environnement.
Enfin, quand le besoin de formation dépasse les capacités classiques, il faut inventer. Cécile Dandoy, Responsable formation numérique chez MBDA, raconte comment le programme d’autoproduction accompagnée – le fameux DIY – a permis de mobiliser les experts métiers pour créer eux-mêmes des modules, avec le soutien structurant des équipes L&D. Un modèle qui casse les silos, accélère la production de contenus hyper-contextualisés, et renforce la dynamique d’apprentissage collectif au sein de l’entreprise.
Ce dossier comme invitation à agir, à expérimenter, et à repenser nos pratiques. La formation est un levier stratégique, à condition de la relier étroitement aux enjeux business, de la nourrir d’ingénierie, et de ne jamais oublier l’essentiel : ce qui compte, ce n’est pas ce qu’on apprend, c’est ce qu’on en fait.
Bonne lecture !
|
