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Les neurosciences vont-elles coloniser la formation ?
18 MARS 2020 / tendances
Les neurosciences semblent avoir le vent en poupe dans le monde de la formation en entreprise : pourquoi ? Une question pour Jean-Roch, Jean-Michel, Laurent, Céline et Geoffroy…

Jean-Roch Houllier (Thales) : Au-delà du buzz généré autour des neurosciences, leur bonne compréhension et leur mise en application par les acteurs de la formation peut déboucher sur des formations plus pertinentes et à plus fort impact. Elles offrent des principes élémentaires pour guider la conception et l’animation des formations. Ces principes, ou “piliers d’apprentissage”, selon Stanislas Dehaene, éclairent les pédagogues sur l’attention et l’engagement actif des apprenants, sur le retour sur erreur et la consolidation des savoirs. Leur prise en compte en pédagogie est donc essentielle, par exemple : on mobilisera l’attention en s’assurant que chacun a compris ce à quoi il doit faire attention ; on impliquera activement ses apprenants en les faisant “faire” par eux-mêmes ; on favorisera la progression en espaçant les apprentissages et offrant le droit à l’erreur ; enfin on prendra en compte le principe d’une mise en pratique régulière indispensable à l’intégration rapide et inconsciente des apprentissages.

Jean-Michel Pauline (Babylon.fr) : Rappelons que les neurosciences étudient le fonctionnement du système nerveux depuis les aspects moléculaires ou cellulaires jusqu’aux fonctions comportementales et cognitives. De là on en vient aux sciences cognitives et à la neuro-éducation qui a pour objectif de doter les formateurs de meilleures méthodes d’enseignement, à partir de ces découvertes scientifiques sur la mémoire et l’apprentissage. On peut y voir un grand progrès : toutes les méthodes pédagogiques qui étaient appliquées de façon instinctive et empirique trouvent une justification scientifique, et le formateur peut arbitrer différemment entre tous les outils pédagogiques à sa disposition, voire en privilégier certains sur des critères scientifiques. Là où je suis plus réservé : les neurosciences n’ont pas vocation à remplacer les méthodes de formation habituelles, comme le voudraient quelques gourous ou sectes potentielles que je dénonce régulièrement ! Les neurosciences sont et devront rester un formidable outil permettant aux formateurs de construire des formations efficaces.

Laurent Balagué (Formetris) : Les neurosciences se sont invitées dans la formation il y a quelques années et prennent au fil du temps de plus en plus d’importance. Parmi les principaux bénéfices de leur utilisation, on peut citer le fait de déconstruire le mythe de la formation “baguette magique”. Au lieu de voir la formation comme un moment à part de la vie du collaborateur, il s’agit plutôt de l’appréhender comme une graine que l’on plante et qu’il faut faire grandir. Les neurosciences permettent de basculer d’un mode "automatique" à un mode plus "adaptatif" sollicitant des opérations cognitives qui génèrent de la créativité, de la prise d’initiative et de l’innovation. Cela favorise le transfert des acquis, rend l’apprenant d’autant plus acteur de son parcours et renforce ainsi l’efficacité des formations.

Céline Cussac (Natixis) : Que les neurosciences aient le vent en poupe, c’est une bonne nouvelle ! Nous avons tant à apprendre sur le fonctionnement humain et le processus d’apprentissage, au moment ou savoir apprendre devient un avantage individuel et collectif majeur. Les neurosciences peuvent nous aider à renforcer l’efficacité des formations par des offres et des dispositifs “neurofriendly” fondés sur des contenus courts et concrets, faciles à mémoriser, des formats dans lesquels la répétition, le jeu et l’émotion facilitent l’ancrage. Quant au fond, les neurosciences viennent défier des modèles managériaux devenus obsolètes ; elles permettent de miser sur l’humain et ses qualités - l’empathie, l’authenticité, le plaisir - alors qu’on voit monter en puissance l’intelligence artificielle et ses propres spécificités. 

Geoffroy de Lestrange (Cornerstone OnDemand) : Ces dix dernières années, on a vu le rôle de la formation professionnelle évoluer fortement d’une direction à l’origine centrée sur les sujets de conformité et formations obligatoires vers un rôle beaucoup plus orienté business, voire stratégie. Ce changement implique un nécessaire approfondissement des connaissances sur ce qu’est fondamentalement l’apprentissage et ce que signifie la capacité à apprendre. Il convient donc d’étudier comment nous apprenons en tant qu’humains, et donc comment ce processus fonctionne dans notre cerveau, et comment il peut être optimisé dans le cadre de la formation en entreprise. Les neurosciences vont donc aider à mettre en place les meilleures techniques d’apprentissage pour les collaborateurs, et leur permettre de développer leurs compétences de la façon la plus engageante et efficace possible.

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