Le collaborative learning, en quelques mots ?

Nicolas Hernandez : Le collaborative learning, c’est mettre la formation au centre de la culture d’entreprise, dans une approche décentralisée qui implique d’oser la confiance aux collaborateurs. Pour les responsables formation, c'est transformer leur rôle, d’ingénieur pédagogique à mentor et chef d'orchestre stratégique. Cette posture, et les compétences qui vont avec, se révèlent indispensables dans le contexte actuel où recruter est difficile, alors que les entreprises ont sans cesse besoin de nouvelles compétences pour se mettre rythme du marché et de l'innovation. Par ailleurs, on observe que les collaborateurs sont de plus en plus exigeants avec leur employeur ; ils attendent que leur travail ait du sens et un réel impact ; ils veulent travailler dans une organisation où l’on peut apprendre et se développer en permanence… Dans pareil contexte, je vois mal comment les Directions learning & development pourraient se passer du « collaborative learning ». 

Plateformes LMS et collaborative learning font-ils bon ménage ?

Nicolas Hernandez : L’acronyme LMS, et ce qu’il recouvre souvent encore, c’est du passé ! Les entreprises ont besoin d'une plateforme de formation qui gère tous leur use cases, très hétérogènes. Les LMS ont permis de gérer la compliance et les cours en présentiel à peu près correctement. Mais, ils sont loin de répondre aux attentes du moment, par exemple : l’automatisation (avec mise à jour) de l'onboarding, le déploiement immédiat de formations commerciales auxquelles les commerciaux peuvent s’enregistrer librement, et permettant aux manageurs de donner tout aussi rapidement leur feedback, la formation des partenaires, le mobile learning pour les collaborateurs sur le terrain ou les employés en usine, etc. Ce ne sont pas les fonctionnalités utiles du LMS qui disparaissent, mais cet acronyme un peu prétentieux, remplacé par une expression plus simple, plus en prise directe avec le réel : « plateforme de formation ». La nôtre est collaborative. 

Pourquoi avoir acquis Looop.co, éditeur LMS au UK ?

Nicolas Hernandez : Looop.co, c'est avant tout une équipe de haut vol. Le podcast de David James est écouté par plusieurs dizaines de milliers de L & D aux USA et au UK. Les résultats de l’entreprise m’ont bluffé : elle connaît une croissance annuelle de 100 % sans perdre d'argent et sans avoir levé de fonds ! Autre intérêt : leur revenu et leurs clients sont équirépartis des deux côtés de l'atlantique. Quant à la plateforme elle-même, elle procède d’une logique d'automatisation des campagnes de formation qui permet aussi une personnalisation fine : l'adaptive learning 2.0 si on veut… Fondé sur la donnée recueillie et les préférences individuelles. C’est une approche que la plateforme 360Learning va s’approprier, parce qu’elle répond aux besoins du marché. 

La multiplication de diverses plateformes de formation dans les entreprises : une bonne chose ?

Nicolas Hernandez : C'est surtout la fin. Le marché, sous la pression des clients, a entamé sa consolidation. 

360Learning et Looop.co : quelle intégration, quelle valeur pour les clients ?

Nicolas Hernandez : Les clients de Looop.co vont pouvoir upgrader quand ils le souhaitent, sans pression, et les clients de 360Learning vont voir arriver, d'ici 12 à 18 mois, les fonctionnalités d'adaptive learning automatisé provenant de Looop.co… Au passage, notre équipe R & D grossit de 15 % d’un claquement de doigts : c'est aussi une très bonne nouvelle, sur fond de Guerre des Talents !

Propos recueillis par Michel Diaz