En marge du prochain Séminaire Stratégie e-learning Féfaur, 2 questions posées à 4 acteurs clés du marché français : quels sont les obstacles à la généralisation du e-learning dans les entreprises ? Quelles seront les tendances clés du Digital Learning en 2017 ? Florilège.
Hubert van Cappel (Symetrix, Directeur opérationnel) : Principal obstacle : le manque de maturité digitale des organisations et le défaut d’accompagnement du top management sur ces enjeux, alors même que la transformation digitale des équipes se joue sur le terrain de la formation. Du coup notre mission consiste autant à acculturer au Digital et à former les Directions à la culture apprenante que de proposer des parcours engageants et favorisant le développement des collaborateurs. Tendances clés du Digital Learning 2017 : un e-learning adaptif et agile centré sur le développement du collaborateur ; l’omnicanal différentié pour créer des parcours en phase avec les usages et surtout beaucoup plus performants au plan "digital-cognitif" ; enfin un peu de ROIsme (pour mesurer la progression individuelle des apprenants et la valeur créée par le parcours de formation), on parlera de plus en plus de certification et de smart data. L'idée : développer les collaborateurs en intriquant e-learning et transformation digitale de l'entreprise.
Shannon Day (Berlitz-Telelangue, Directrice de production des formations distancielles) : la généralisation du digital learning est lente car l’entreprise française est tiraillée entre deux mondes, l’ancien et le nouveau. Des résistances persistent donc, même si l’on note une évolution favorable. Au plan technique se pose encore la question de la sécurité des informations. Sur un autre plan, la perméabilité entre formation et travail tarde à s’imposer, avec des organisations et postures peinant à changer. Les tendances sont en partie portées par la montée en puissance de la génération Y qui plébiscite des formats - mobile learning ou social learning, voire gamification - qui permettent un apprentissage juste à temps, applicatif, collaboratif et ludique. Tendance aussi au multimodal, pour sa capacité à développer l’individualisation et l’ajustement en temps réel de la formation (une promesse du Big Data). Enfin, dans les grandes entreprises, tendance au déploiement de projets digital learning à l’échelle globale / locale (glocalisation).
Elisabeth Desriac (Futurskill Digital, Directrice du développement) : 90% des entreprises ont déployé des projets e-learning… pourtant la partie est loin d'être gagnée ! Dans 45% des entreprises, des freins culturels brident encore largement la généralisation de ces modalités digitales. Difficulté de conduire le changement pour passer d'une offre de formation présentielle, séquentielle et descendante à celle d'un large savoir propagé et soutenu par des dispositifs innovants, transverses et agiles. Mais l’enjeu de la transformation digitale portée par les Comex commence à avoir un impact important dans la rénovation des dispositifs de formations. L’offre « s’ubérise » avec des apprenants (mis au coeur de l’apprentissage) attendant des temps d’accès formation raccourcis, une base de savoirs « microlearning », des possibilités d'interaction avec leurs pairs, avec des experts ou des formateurs… En tête aussi : se challenger, se gratifier, se certifier, contribuer et se former avec des outils innovants et mobiles. Ce sont des enjeux forts pour 2017, relayés par des plateformes ouvertes communicantes et structurantes.
Xavier Sillon (Vodeclic, CEO) : Principal obstacle : l'avénement d'une approche "Customer Success Management" (existant chez les fournisseurs) se heurte à l’absence, chez les clients, d’un "Partner Success Manager", alors que c'est ce binôme (fournisseur, client) qui fera progresser la stratégie Digital Learning. Les entreprises doivent comprendre que la formation est multi-formes (incluant support à la performance, aide en ligne, partage communautaire) et qu'elle intervient en continu, bref : qu'elle suppose un écosystème Digital Learning, allant au-delà de la seule intégration verticale LMS / Contenus. De ce point de vue, le marché français manque encore de maturité. 3 tendances fortes : 1/ La puissance des Analytics se renforce pour dépasser les faiblesses du SCORM et intégrer les web metrics sur l’engagement utilisateurs (la durée de formation n’est plus la seule donnée analysée) ; 2/ Le Social Learning monte en puissance également, dans une approche pédagogique plus communautaire ; 3/ Le Digital Learning est structurellement intégré dans les stratégies de transformation digitale avec des équipes RH co-productrices du succès de ces transformations.
Pour en savoir plus sur le Séminaire Stratégie Féfaur : Paris, le 24 novembre 2016 : Construire et piloter votre stratégie Digital Learning 2017+
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