Pourquoi changer ?

La précédente version, bien qu’efficace, avait fini par montrer ses limites, comme en témoignaient les retours des utilisateurs : ergonomie dépassée, avec une interface jugée peu attrayante ; manque d’interactivité, les activités proposées ne permettant pas toujours un engagement optimal des participants ; lenteurs techniques, notamment dans le chargement des pages de formation. Repenser l’outil ne pouvait plus attendre, pour répondre aux nouvelles attentes des formateurs comme des enseignants.

Une refonte en profondeur

La principale innovation a consisté à scinder la plateforme m@gistère en deux espaces distincts. D’abord, la plateforme de formation Magistère, où se déroulent les sessions hybrides accompagnées par les formateurs territoriaux et les formations en autonomie en libre accès au catalogue. Ensuite, le Réseau des concepteurs, appartenant au programme Éléa, un espace dédié à la conception et à la scénarisation des formations. Ce nouvel environnement facilite le travail collaboratif des équipes de conception grâce à des outils plus clairs et plus efficaces. Un découpage qui permet d’améliorer grandement l’expérience des deux collèges d’utilisateurs : les participants bénéficient d’une interface plus fluide, tandis que les concepteurs disposent d’un cadre de travail adapté à leurs besoins.

Des formations hybrides et flexibles

Magistère reste avant tout un outil au service de la formation hybride dans lequel un formateur peut organiser, scénariser, un parcours pour une vingtaine d’enseignants en combinant des temps en présentiel avec du travail à distance en synchrone (visioconférence) et de l’asynchrone (activités réalisées de manière autonome). On sait la puissance de cette approche pour concilier les impératifs de formation avec la présence indispensable des enseignants auprès de leurs élèves en optimisant les temps de formation.

De nouvelles activités interactives

Une demande forte des utilisateurs porte sur l’interactivité. En complément de toutes les activités Moodle natives et des 54 activités interactives H5P, la nouvelle plateforme propose désormais des nuages de mots, des quiz dynamiques et divers outils qui viennent renforcer l’engagement et la participation. Autre nouveauté, majeure : l’activité « module » : quelques clics suffisent pour qu’un formateur puisse intégrer, dans son parcours, des éléments issus du catalogue national en libre accès ou d’autres modules sur lequel il est également formateur. La construction de parcours personnalisés en est simplifiée, mêlant séances présentielles et modules déjà disponibles en ligne, construits par ailleurs. Cette souplesse réduit considérablement les manipulations techniques et enrichit l’offre de formation.

Le rôle clé d’Edunao

L’évolution de Magistère s’est faite avec l’appui des équipes Edunao, spécialiste des environnements Moodle à grande échelle. Son rôle a été décisif pour transformer l’ancienne plateforme en un dispositif moderne et performant :

Conception et innovation : Edunao a contribué à développer des plugins sur mesure (badges, nuage de mots) et à refondre l’ergonomie en conformité avec le Design Système de l’État français (DSFR), garantissant accessibilité (WCAG 2.1 AA) et cohérence graphique.

Performance et fiabilité : un audit complet a permis d’assurer la montée en charge pour plusieurs millions d’utilisateurs, suivi d’une migration réussie vers un hébergement cloud géré par Edunao, conforme au RGPD et garantissant haute disponibilité.

Fonctionnalités renforcées : la version test lancée en décembre 2024 introduit de nouvelles actions comme la mutualisation et la duplication des cours, ou encore une meilleure gestion du cycle de vie des contenus.

Méthodologie agile : une équipe Edunao dédiée travaille depuis 2023 en lien direct avec le ministère, les académies et les enseignants pour co-construire les évolutions par itérations rapides et retours réguliers du terrain.

Grâce à cette collaboration, Magistère gagne en fluidité, en intégration de catalogue, et en simplicité de partage ou de réutilisation des cours.

Une plateforme à grande échelle

Magistère n’est pas un outil marginal : c’est la plateforme officielle de l’Éducation nationale pour la formation hybride et à distance. Elle s’adresse à 1,2 million de personnels, dont environ 860 000 enseignants. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : près de 500 000 personnes ont suivi au moins une formation via Magistère l’an passé ; certaines ont participé à jusqu’à dix formations ; la répartition montre une forte adoption : 47 % des enseignants du second degré et 37 % du premier degré ont été concernés. Avec une telle ampleur, Magistère s’impose comme un pilier de la formation continue.

Vers une formation durable et inclusive

Au-delà de l’innovation technique, le projet reflète les valeurs du ministère. La durabilité garantit d’optimiser des infrastructures tout en réduisant les coûts et l’empreinte environnementale. En matière d’équité et d’accessibilité, la conformité aux normes DSFR et WCAG permet à la plateforme est utilisable par tous les personnels, quel que soit leur contexte. Grâce à la possibilité offerte par Magistère de proposer à chaque enseignant des parcours adaptés, flexibles et localement contextualisés, le ministère continue de développer sa culture générale d’apprentissage. Enfin, le partenariat noué entre le ministère, les académies et Edunao assure une gouvernance partagée et une évolution continue.

Pour résumer : Avec sa nouvelle version, soutenue par Edunao, Magistère, articulé avec Éléa et le Réseau des concepteurs, se positionne comme un outil modernisé, plus ergonomique et mieux adapté aux pratiques pédagogiques actuelles. En alliant simplicité technique, interactivité et flexibilité, il répond aux besoins croissants de la formation hybride dans l’Éducation nationale. Au-delà d’un simple changement d’interface, c’est une véritable refonte de l’organisation de la formation continue qui est proposée. Magistère devient ainsi un levier essentiel pour accompagner l’ensemble des personnels dans leur développement professionnel, tout en respectant les contraintes de leur métier et les standards numériques de l’État.