La formation tout au long de la vie (FTLV) séduit Turenne Capital et Alto Invest qui investissent 3 millions d'euros dans DigiSchool, un leader de l'éducation numérique bien décidé à se tailler une part du marché de la formation des adultes…
La formation professionnelle ronronne depuis des années… Rares sont les acteurs traditionnels pouvant témoigner d'une incontestable réussite (marché, innovation) dans le vaste domaine du e-learning. Le plus souvent ce sont les "pure players" qui donnent le ton. On peut le comprendre pour la technologie : l'édition de logiciels ou de plateformes SaaS est un métier trop éloigné de ceux d'un organisme de formation présentielle. Mais c'est vrai aussi pour les contenus sur étagère, comme en témoigne le leadership de CrossKnowledge sur le marché français… On pourrait citer bien d'autres exemples à l'appui de cette observation. Et si les langues et la bureautique semblent préservés, avec des organismes de formation qui ont su négocier leur transition vers le digital (ENI pour la bureautique, par exemple), c'est qu'ils ont été confrontés à la nécessité de se réinventer dès le début des années 2000.
Nouveau venu dans la formation des adultes (dans sa version FTLV), DigiSchool pourrait bousculer des positions en apparence bien établies. Pas seulement par une technologie déjà plébiscitée par des centaines de milliers de lycéens et d'étudiants depuis plusieurs années - à ce niveau de base installée on dispose d'une solution industrialisée. Aussi parce que ses apprenants (plus jeunes encore que ceux de la génération Y qui suscitent de nombreux débats sur la façon de les engager dans leur formation) entreront dans l'entreprise avec des exigences déjà forgées dans l'usage de DigiSchool. Notamment la possibilité d'appartenir à diverses communautés d'apprentissage pour y publier, partager, échanger, etc. la plateforme disposant des outils 2.0 nécessaires.
On voit bien le prolongement que DigiSchool peut naturellement trouver dans la formation des adultes, au moment où il apparaît de plus en plus clairement que les apprentissages sociaux et expérientiels sont à l'origine de la plupart des compétences développées par les salariés.
L'encore jeune entreprise (7 ans d'âge) se propose donc de fournir un support intégré, technologie et contenus (qui seront largement développés par les apprenants eux-mêmes, producteurs de savoir dans les réseaux sociaux et les forums), à ce bel objectif partout proclamé d'une formation tout au long de la vie… L'idée : matcher toutes les informations concernant les apprenants, y compris celles résultants des parcours éducatifs et professionnels, pour proposer des contenus de formation parfaitement adaptés / individualisés.
Du collège à la maison de retraite, voire au-delà ! On comprend la décision de Turenne capital et d'Alto Invest de miser sur DigiSchool, qui, avec 3,3 millions d'euros de revenus rentables en 2012, a fait la preuve de sa capacité à monétiser ses communautés existantes, notamment par la vente d'espaces publicitaires aux annonceurs du secteur de la formation.
Aucune raison de s'arrêter en si bon chemin !
Michel Diaz
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