Les Digital Natives représenteront 50% de la population active d’ici 2020. Ils ont développé une relation totalement instinctive aux technologies de l’information et de la communication (TIC) qui doit servir de bases aux programmes de formation pour endiguer les processus de désengagement et de démotivation qui émergent. Nous allons nous intéresser à trois de ces comportements: la recherche avancée, la vidéo comme média stratégique et les codes du jeu numérique.

Chercher et trouver ne font plus qu’un

La quête de vitesse est une des attentes prédominantes des Digital Natives. Ainsi le NLP (Natural Language Processing), le “mobile first“, le prédictif, témoignent d’un besoin viscéral de gommer la distance entre recherche et résultat. Même chose aujourd’hui en formation : un besoin immédiat appelle une réponse immédiate. Les performances toujours croissantes de l’environnement alimentent cette culture de l’impatience. Par ailleurs, les digital natives ne se reconnaissent plus dans le statut d’employé d’une entreprise mais se voient comme les bâtisseurs de leur propre parcours de compétences. L’accès à la connaissance doit donc se faire dans un processus continu, modulaire et réactif comme la navigation sur Google ou une commande sur Amazon. Cette culture de la vitesse est renforcée par l’amélioration des capacités de transfert et de stockage, qui permet notamment à la vidéo d’y prendre une place prépondérante.

La vidéo : le média par excellent de l’apprentissage numérique

La vidéo est le média par excellence des digital natives ; elle a colonisé toutes les phases de leur communication numérique. Aujourd’hui elle s’échange en live via le "mobile", ce qui a bouleversé son mode de consommation. Elle permet de témoigner immédiatement d’un changement de situation sans avoir à le justifier. Les Digital Natives sont les champions de l’authenticité et la vidéo est par nature le média de l’émotion, des valeurs. Elle sollicite simultanément la vue et l’ouïe, les deux sens les plus importants dans les processus cognitifs. La vidéo est aussi le plus souvent incarnée, ce qui lui permet d’activer les processus d’identification et de projection et donc le désir. Le succès de la vidéo digitale : une bonne raison d’en faire le cœur de la formation ; mais elle est par nature passive, c’est pourquoi il faut également la digitaliser.

La gamification : métronome du parcours d’apprentissage

Le gaming ne se cantonne plus aux jeux électroniques : aujourd’hui on parle d’interface “gamifiée” pour le design d’un site Internet, d’une application, ou d’un réseau social. Dès 1970, le succès des bornes d’arcade et des premières consoles de salon engendre une grammaire qui reste largement à l’œuvre : structuration des jeux par niveaux clôturés par des “boss”, apparition du deuxième joueur simultané (collaborateur ou adversaire), points de vue immersifs, etc. L’essor des ordinateurs personnels dotés de mémoire inscriptible bouleverse l’unité de temps du jeu : on peut arrêter sa partie et la reprendre plus tard ! La dimension narrative du jeu vidéo explose et les indicateurs de parcours se développent : jauges de vie, de force, compétences, trophées et succès … Le nouveau millénaire nous fait entrer dans l’ère du MMO, les univers persistants, immenses et “massivement multi-joueurs” : le jeu devient un laboratoire.