Geoffroy de Lestrange (EMEA Product Marketing Manager, Cornerstone) : Dans un projet LMS, le responsable formation veillera d'abord à se donner des objectifs à court terme ; il faut être pragmatique en commençant par identifier les retombées rapidement attendues, la qualification de buts quantifiables permettant de mesurer plus facilement le retour sur investissement. Vient ensuite la stratégie à long terme : les entreprises doivent définir une vision long terme s’appuyant sur la stratégie de l’entreprise, en lien avec les directions opérationnelles, le rythme de montée en compétence étant un indicateur de la qualité du travail RH vue par les managers de proximité (étude IDC/Cornerstone). Enfin : mettre en place des indicateurs de performance. Au-delà du ROI, il faut élargir l’analyse à l’impact business. L’analytique permet de mesurer le résultat sur la performance, et l’utilisation des algorithmes prédictifs rend possible l’anticipation des tendances de fond dans l’organisation.

Jérôme Bruet (Directeur général, e-doceo) : 1er conseil, votre futur LMS doit être le support de l’ensemble de vos formations digitalisées. Il doit donc gérer les 4 grandes familles de modalités pédagogiques à savoir le présentiel, la classe virtuelle, le e-learning et le social learning. Gardez à l’esprit que l’innovation pédagogique ne se situe pas dans une de ces modalités mais bien dans la capacité à les mixer. 2ème conseil, il devra être intégré et intégrable. Intégré sur le périmètre learning, c’est à dire être couplé à un LCMS qui permettra de créer et gérer toute votre matière pédagogique. Et intégrable aux outils connexes tels que les SIRH (TalentSoft, Workday, etc.) ou au CRM (Saleforce, etc.) et plus globalement au SI de votre structure. 3ème conseil, il facilitera l’usage en offrant entre autres une expérience utilisateur digne des meilleurs outils web (Facebook, Twitter, Youtube, …) et une gestion puissante de la mobilité (application offline).

Elodie Primo (CEO, MOS-MindOnSite) : 1. Les plateformes sont là pour servir le business. Construisez votre projet LMS en commençant par identifier ce qui motivera vos apprenants et les incitera à « venir et revenir » sur vos portails. 2. Pour bien commencer, montez votre équipe. Vous aurez besoin d’une équipe projet principale et d’une équipe étendue « clients finaux » (business owners, apprenants, managers, concepteurs, formateurs, tuteurs…). Cela donne aux participants une expérience précieuse avec le LMS avant la mise en production de vos portails personnalisés. 3. Communiquez quasiment en tâche de fond et dans la durée ! Utilisez en amont tous les canaux possibles utilisés par les salariés dans l'entreprise (Intranet, newsletter, e-mails, réseau social…) pour communiquer. Mettez en place des actions destinées à marquer une étape particulière comme les teasers ou des actions plus spectaculaires comme des posters. Le principal média de communication devra être le portail, véritable espace de diffusion du programme événementiel des activités de formation.

Olivier Ghezi (Senior Vice President, Continental Europe, Middle-East and Japan) : Mon premier conseil serait de se focaliser sur les spécialistes du Learning. Il existe maintenant de nombreux vendeurs de solutions comme les ERP par exemple ou les « généralistes » qui, s’ils peuvent cocher la case LMS d’un Appel d’Offres, n’ont pas la profondeur et la richesse fonctionnelle des solutions spécialisées. Mon deuxième conseil c’est de viser des solutions Cloud : au-delà des nombreux bénéfices connus, c’est le meilleur moyen d’être le pilote et décideur sur son projet, en s’affranchissant des contraintes de l’IT. Mon troisième conseil, c’est de s’assurer que les solutions examinées prennent en compte toutes les dimensions de la formation et des nouvelles technologies et pas seulement la formation présentielle et le e-learning. De manière non exhaustive : social learning et 70 :20 :10, classes virtuelles, mobile learning, prescriptions, analytics temps réel, etc.

Nicolas Hernandez (CEO, 360Learning) : Premier conseil : tester. Avec le cloud aucune barrière n'empêche plus un éditeur d'offrir un bac à sable de sa solution. Refus ? Méfiance : la solution n’est probablement pas conforme aux promesses. 2ème conseil : faire participer des formateurs et des opérationnels à ce test, et évaluer méthodiquement leur retour. Les formateurs venus du présentiel, les experts métier, les opérationnels (apprenants de demain) sont les meilleurs “cobayes” pour apprécier l’expérience utilisateur proposée par une plateforme ; un questionnaire reprenant les principaux critères de choix retenus devra être transmis aux testeurs. Ces retours d'expérience sont les évaluations les plus fiables de la qualité d’une solution, telle qu’elle sera perçue dans l’entreprise lors de son déploiement. Enfin, dernier conseil : acheter français ! Il existe en France une pépite de la frenchtech dans le secteur des edtech, autant en profiter ! Atout majeur : la proximité avec les équipes, pour aider l’entreprise à évoluer dans ses besoins.

Féfaur délivrera son Séminaire annuel sur les plateformes LMS et Digital Learning le 16 juin à Paris. Une centaine de décideurs formation-RH sont attendus sur la thématique “Choisir et exploiter votre plateforme Digital Learning” en partenariat avec le Garf, la FFP, Focus RH et e-learning Letter.