Quels sont les cursus de formation proposés par IFP School ?

Olivier Bernaert : IFP School intervient sur les enjeux énergétiques majeurs qui sont un défi pour nous tous. Nous y répondons à notre mesure à travers des formations visant à accompagner la transition énergétique : 17 programmes de niveau master, s'adressant à des professionnels et de jeunes ingénieurs qui pourront satisfaire aux besoins de compétences des industries de l'énergie et des transports - lesquelles parrainent ou financent 80% de nos étudiants. Des programmes ouverts à l'international : 50 % de nos étudiants viennent de l'étranger. Par ailleurs nous disposons d'une offre de formation continue, alliant expertise technique et savoir-faire pédagogique, visant à professionnaliser notamment les personnels de l’industrie du pétrole, du gaz, de la chimie et des moteurs.

Avant l’introduction des MOOC, vos offres de formation étaient-elles déjà « blended » ?

Olivier Bernaert : Notre initiative MOOC s’inscrit dans une réflexion globale d’IFP School sur l’évolution de ses méthodes pédagogiques et l’intégration du numérique dans la formation. Depuis 2011, l’École a lancé le projet « Élan Pédagogique » qui a pour but de mettre l’étudiant au cœur d’une pédagogie de mise en pratique. Nous avons introduit des nouveaux outils dans les cours en salle, pour renforcer l'acquisition et la mise en pratique des compétences attendues de nos entreprises partenaires : des modules e-learning en grand nombre, conçus et développés en interne et mis en œuvre dans des dispositifs de "classes inversées" ; des boitiers de vote dans des processus de « gamification », ou encore la mise en place de wikis dans des exercices de travaux collaboratifs. Ces outils viennent pour nous en complément du reste, qui est fondamental : les projets, travaux dirigés, études de cas issues de l’industrie, stages de terrain… autant de modalités pédagogiques en vigueur depuis longtemps à IFP School.  

Les serious games sont une option valable pour les formations IFP School ?

Olivier Bernaert : Oui, car nous sommes aussi une école d’application et que nous cherchons à  développer les savoir-faire. Dans le serious game que nous venons de lancer, l'apprenant est évidemment au cœur du jeu, au coeur de l'action. L'effort d'apprentissage lui apparaît ici moins lourd que, par exemple, dans le cadre d'un exposé magistral. Par ailleurs l’évaluation est continue, tout au long du jeu, et plus au "coup par coup" comme dans les contrôles de connaissances traditionnels. Le principe, c'est celui d'un apprenant qui assimile et restitue pratiquement, dans des environnements réalistes, les notions apprises en cours. Ceci dit, ça fonctionne bien chez nous, car c'est l'équipe pédagogique qui a développé ce serious game  qui l'utilise en effet dans le cadre de sa stratégie pédagogique.

Vous venez de lancer un MOOC…

Olivier Bernaert : Un premier MOOC en effet, portant sur la mobilité durable. Le MOOC est dispensé en anglais, et il s’échelonne sur 4 semaines, du 3 au 30 novembre 2014. Le participant abordera le fonctionnement des moteurs, la fabrication des carburants et leurs spécifications, la formation des polluants et les systèmes de post-traitement, et, enfin, les motorisations et les énergies alternatives. Il aura ainsi toutes les cartes en main pour comprendre les défis techniques, économiques et environnementaux de l’industrie automobile dans le cadre de la transition énergétique. C'est un cours qui s’adresse à toute personne de niveau Bac+2 au moins intéressée par les enjeux de la mobilité, et en particulier aux étudiants du domaine de l’énergie et aux professionnels de l’industrie automobile. A l'issue de ce parcours, les participants pourront décrocher des badges de compétences et une attestation de participation. Ce MOOC intégrant un serious game, on le qualifie à IFP School de "MOOC de 2eme génération", avec une interactivité renforcée…

MOOC et serious game se font donc la courte échelle ?

Olivier Bernaert : Si vous voulez ! La combinaison des deux permet de renforcer l'intérêt des apprenants en alternant phases d’apprentissage et d’action. Les sujets scientifiques et techniques y sont traités de façon plus abordable et ils sont réellement mis en pratique. Visée : l’acquisition des savoirs, bien sûr, mais c'est surtout leur mise ne pratique dans des contextes particuliers qui nous intéressent : il s'agit que le maximum d'apprenants développent leur savoir-faire.

Propos recueillis par Michel Diaz

Lien d'inscription : MOOC