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Les entreprises prendraient-elles les MOOC au sérieux ? Après des années d’un « e-learning 1.0 » souvent perçu comme pâle et linéaire par les salariés, les MOOC pourraient bien changer la donne. Utiliser les MOOC en entreprise (on dit aussi COOC pour Corporate Open Online Course), certes… On commence comment ? 
On commence par la veille, les MOOC étant au reste l’occasion, pour le département formation, de créer une fonction veille digne de ce nom, si elle n’existe déjà. Objectif : identifier les principales offres par domaine de formation, les institutions qui les délivrent en France et ailleurs, les enseignants et experts qui sont derrière, les certifications accessibles, la charge de travail pour l’apprenant, les travaux à produire, les calendriers (début, fin, planning).
La veille sur les MOOC est partie intégrante de l’approche curation qui monte en puissance dans les départements formation à mesure que l’entreprise utilise toujours plus de ressources pédagogiques Web externes. Les outils de la curation existent, plus ou moins sophistiqués - de Google à « paper.li » ou « scoop.it » et autres agrégateurs d’informations ; et l’on verra sans doute apparaître des outils plus spécifiquement dédiés à la curation des MOOC, permettant de repérer ceux qui répondent le mieux aux critères des responsables formation. Veiller, ce n’est pas seulement identifier, c’est aussi tester les MOOC qui semblent les plus pertinents. Premier conseil au responsable formation qui veut en user dans sa stratégie de formation : s’inscrire à un MOOC et le mener jusqu’au bout, certification incluse. Une façon de savoir ce qu’on peut en attendre, ce que cette approche suppose d’engagement de la part de l’apprenant, la façon dont les MOOC pourraient s’intégrer dans le dispositif de formation de l’entreprise. Tester : une fonction récurrente, car on ne se contentera pas d'en tester un, mais, toujours plus rapidement, un nombre conséquent de MOOC pouvant être utiles à l’entreprise. Le « Tableau de Bord MOOC » figurera une sorte de classement de ceux qui ont obtenu une note suffisante pour être retenus.
Le temps de l’expérimentation viendra rapidement, sur des projets dont le choix sera d’autant plus facile qu’il s’appuiera sur une solide stratégie de formation numérique. Caractère crucial du choix des premiers salariés à qui le responsable formation proposera de suivre un MOOC… Mais cette approche présente assez d’atouts pour que la tâche en soit facilitée : perspective d’un enseignement en prise avec un besoin professionnel réel, ponctué de badges ou d’un certificat décerné par une marque mondiale d’éducation supérieure, 100% à distance, peu chronophage, créateur de liens avec des apprenants de diverses origines et professions… De quoi motiver, en effet, des salariés en attente d’un stage depuis des mois ou déçus de l’offre e-learning 1.0 de leur entreprise ! Cette expérimentation fournira, elle aussi, une opportunité de rationaliser, quand ce n’est pas de créer de toutes pièces, un processus de retour d’expérience. L’émergence de l’approche MOOC dans le dispositif de formation : un révélateur, décidément, des pratiques à transformer… Ce n’est pas le moindre de ses bénéfices ! En particulier, dans le champ balbutiant des apprentissages sociaux : l’entreprise qui souhaite se faire une idée de l’état de l’art en la matière, avant de paramétrer le module « social learning » de son LMS, a tout intérêt à jeter un coup d’oeil sur leur mise en pratique au sein d’un MOOC.
Notons enfin que certains domaines de formation - la bureautique ou les langues, par exemple - sont d’excellents candidats à l’expérimentation des COOC ; des domaines qui ont sans doute inspiré les premiers promoteurs du phénomène MOOC. Les entreprises françaises qui prendront rapidement ce train, après nos voisins anglo-saxons (qui ont tiré les premiers comme d’usage) ne resteront pas seules bien longtemps !
Tribune initialement parue dans Formaguide sous la signature de Michel Diaz
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