Réalisant la moitié de ses activités à l'exportation, CrossKnowledge s'installe aux Etats-Unis pour doubler son chiffres d'affaire américain à l'horizon de 18 mois… Un pari ambitieux mais réaliste compte tenu de la taille du marché et des atouts de CrossKnowledge… Entretien avec Mickaël Ohana, son Président…
E-learning Letter : CrossKnowledge est une société qui s'exporte bien…
Mickaël Ohana : En effet ! Nous réalisons 50% de notre chiffre d'affaires à l'international, et d'ores et déjà 10% sur continent Américain. Nous avons pour objectif de doubler a minima notre chiffre d'affaires aux Etats-Unis dans les prochains 18 mois. En nombre d'apprenants, nous estimons qu'environ 300,000 managers et employés américains se forment actuellement avec nos solutions.
E-learning Letter : Quelles sont les caractéristiques de la demande aux Etats-Unis ?
Mickaël Ohana : Lorsqu’il s’agit de former des centaines ou des milliers de collaborateurs dispersés géographiquement, le e-learning représente souvent la seule solution… Cela vaut aux Etats-Unis et ailleurs ! On peut cependant noter que le marché de la formation n’y est pas aussi réglementé qu’en France, ce qui explique au passage que les entreprises aient plus volontiers recours à cette modalité même lorsqu’il s’agit de projets moins vastes. L'efficacité pédagogique du e-learning et sa capacité à réduire les coûts de la formation n'étant plus à démontrer sur ce marché, on se différencie principalement par la qualité des offres et le service.
E-learning Letter : A combien peut-on évaluer le marché américain du e-learning ?
Mickaël Ohana : C'est un marché dont la valeur était de 21,9 milliards de $ en 2011 et devrait atteindre 27,2 milliards de dollars à horizon 2016 (source : ambientinsight). C’est le marché le plus avancé : il représente plus de 60% du marché mondial. D'où l'importance que nous lui accordons, et la satisfaction que nous avons ressentie devant l'accueil très positif qui a été réservé à CrossKnowledge. Parmi de nombreux exemples, nous avons été sélectionné par Fedex, l'an passé, pour déployer son modèle de leadership auprès de ses managers.
Les entreprises américaines commencent à reconnaître en CrossKnowledge une réelle alternative aux fournisseurs américains. Une reconnaissance du soin que nous apportons au design pédagogique, de notre capacité à servir les entreprises avec un catalogue de plus de 15.000 ressources pédagogiques, disponible en 16 langues, ce qui n'est pas un mince atout ! Sans oublier bien sûr, et surtout, la qualité des membres de la Faculty, tous professeurs et auteurs de grandes business schools… Autant d‘éléments plébiscités par les entreprises américaines.
E-learning Letter : Les taux d'usage sont cependant inférieurs à ceux qu'on trouve dans les entreprises françaises ? Mickaël Ohana : C'est vrai… Bien qu’étant le marché le plus mature au monde, les taux d’usage restent relativement bas… Au moins c'est ce que nous remontent les directeurs formations que nous rencontrons fréquemment. L’explication tient souvent à la qualité des contenus proposés et aux interfaces développées qui ne suscitent guère l’engouement. Au contraire, les entreprises françaises semblent nettement plus soucieuses de qualité, notamment en mettant l’accent sur des dispositifs personnalisés intégrant des contenus plus sophistiqués. L’apprenant est vraiment au centre de toutes les attentions pour garantir un bon taux d’usage. C'est une des raisons pour lesquelles nous soignons tout particulièrement l’environnement utilisateur et la qualité de contenus hautement interactifs.
E-learning Letter : Pourquoi vous établir à New York plutôt que sur West Coast ?
Mickaël Ohana : Principalement pour la raison que nos partenaires américains sont basés dans la "Tri-State Area" (NDLR : New York, New Jersey, Connecticut)… Une implantation sur la côté Ouest n’est pas exclue à moyen terme !
Propos recueillis par Michel Diaz
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