Comment expliquer la montée en puissance du podcast ?

Gérard Peccoux : Dans le monde de la formation, nous sommes sans cesse en quête d’innovation. Cependant, il y a un facteur que nous ne devons pas oublier : l’humain. Les deux dernières années de télétravail et de confinements nous ont d’ailleurs rappelé à quel point les interactions humaines étaient importantes, surtout dans la formation digitale. Je pense que le format du podcast plaît, car il reste sobre, simple sans être simpliste. Le ou les formateurs s’adressent directement à l’apprenant, ce qui minimise la « friction technologique », et maximise au contraire le contact humain sans pour autant sortir du champ digital. 

Le podcast est-il un format de formation à part entière ? 

Gérard Peccoux : Tout dépend des objectifs à atteindre. Il existe des applications spécifiques où seule une série de podcasts peut convenir. Cependant, dans nos métiers de concepteurs de modules de formation, je pense que le podcast est très utile pour renforcer un éventail de modalités existantes. Comme dans toute formation, il faut raisonner en parcours qui comprend plusieurs modalités. Le choix de ces modalités va se faire en fonction de quatre facteurs : la pertinence pédagogique, l’engagement généré pour l’apprenant, l’ancrage mémoriel, et bien entendu le coût de production. Quatre facteurs entre lesquels le podcast trouve un juste équilibre 

Quel type d’intégration lui voyez-vous dans les parcours Blended learning ?

Gérard Peccoux : Le podcast possède un avantage indéniable, il peut être écouté n’importe où, n’importe quand, au travers de tous les outils connectés : smartphones, tablettes, voitures, ordinateur, enceinte, etc. Pour cette raison, il s’intègre parfaitement dans un parcours Blended learning. Nous pouvons tout à fait imaginer un apprenant écouter un podcast pour actualiser ses connaissances avant ou après s’être rendu sur son lieu de formation, dans sa voiture ou dans les transports en commun. Ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Le podcast incorpore une dimension asynchrone dans la formation, permettant à l’apprenant de se former au moment qui, pour lui, est le plus opportun. Ainsi, en choisissant son lieu et son temps, l’apprenant réduit ses contraintes et maximise naturellement son engagement.

La production de podcast s'est-elle démocratisée ?

Gérard Peccoux : Elle est en train de se démocratiser, comme on peut le constater par la forte augmentation du nombre de podcasts disponibles en France et dans le monde depuis quelques années, dans un flux qui ne cesse de croître. Produire un podcast de bonne qualité sonore est matériellement abordable : l’entreprise peut donc le produire en interne, les experts de terrain, en particulier, qui interviendront ainsi plus facilement auprès des apprenants. Nous pouvons même imaginer un dialogue sous forme d’interview ou de FAQ dans lequel interviendraient experts et apprenants… une forme de « social learning », engendrant une plus grande implication des acteurs au service du savoir collectif. En revanche, à mon sens, un micro et un enregistreur son ne suffisent pas produire un podcast de qualité destiné à la formation ! Si le son doit être d’excellente qualité pour ne pas décourager l’auditeur, il est essentiel de partir d’une stratégie pédagogique cohérente pour atteindre les objectifs préalablement définis, sauf à développer une simple illusion de connaissance. Pour ce faire, un travail pluridisciplinaire d’ingénierie pédagogique et de rédaction demeure de rigueur. C’est tout le dilemme des UGC (user generated content) : bonne idée pour réduire les coûts de production, mais nécessitant un accompagnement pédagogique et technique pour être vraiment efficace. 

Faut-il une plateforme de diffusion spécifique ?

Gérard Peccoux : La palette de choix est très large. Les podcasts sont déployables sur le LMS, mais les entreprises qui en sont dépourvues ont la possibilité d’utiliser d’autres moyens, notamment des plateformes spécifiquement dédiées à la diffusion de podcasts, largement présentes sur le marché. Celles-ci permettent un contrôle total des paramètres de diffusion et fournissent toutes les statistiques liées aux auditeurs qui intéresseront les formateurs. Il est possible aussi d’intégrer un podcast sur un site web, éventuellement sur une page privée, ou de l’envoyer par mail pour les formats les plus courts.

Quelle est l’offre de Callimedia en matière de podcasts ? 

Gérard Peccoux : Nous proposons généralement la création de podcasts comme modalité lorsque nous en estimons le choix pertinent. Nous répondons également aux demandes spécifiques de création de podcasts dédiés à la formation. Callimedia peut réaliser des podcasts « clé en main », conçus par une équipe pluridisciplinaire constituée d’ingénieurs pédagogiques, de rédacteurs, d’ingénieurs sons et d’une cheffe de projet. De plus, nous accompagnons les experts de terrain dans la création de podcasts en interne, en leur apportant toute l’expertise technique et pédagogique dont ils ont besoin pour servir les besoins des apprenants.

Les perspectives ?

Gérard Peccoux : L’intérêt pour les podcasts croissant partout dans le monde, la vague ne va pas s’arrêter de sitôt. À titre personnel, je compte bien poursuivre l’aventure Never Stop Learning, le podcast sponsorisé par Callimedia et dont je suis l’hôte. Cela me permet de rencontrer des personnes formidables, le plus souvent des professionnels de formation, pour échanger autour de notre passion commune sur la pédagogie, les neurosciences, les technologies d’éducation. Si ce sujet — formation et podcast — vous intéresse, je vous donne rendez-vous tous les 15 jours sur la plateforme d’écoute de votre choix !