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Le Covid-19 fait tomber les masques : les Français ont-ils encore envie d’apprendre ?
26 JUIN 2020 / #newnormal
Didier Cozin
gérant
aftlv
Pendant ces 2 mois de confinement, malgré le FNE formation et les 500 millions avancés par l’Etat (couvrant 100 % du prix des formations proposées par l’employeur), à peine 10 % des fonds auront été mobilisés et moins de 0,3 % des salariés ont voulu, pu ou su profiter de ces moments d’inactivité professionnelle pour se former. 70 000 formations FNE pour 12 millions de salariés en chômage partiel : quand le Covid-19 fait tomber les masques… 

La formation est désormais dans une impasse sociale, règlementaire et financière

Depuis mars 2020 la France, plus encore que ses partenaires européens, est placée face à ses responsabilités éducatives et sociales. Quarante ans d’incantations, de règlementations, de tergiversations, et nous n’en sommes pas plus compétents ! Dans une économie compétitive et exigeante, devenue VUCA (Volatile, Incertaine (Uncertain), Complexe, Ambigüe), nous manquons fondamentalement des compétences, des savoirs, des forces et de la résilience nécessaires pour innover et nous réinventer.

Une longue litanie de faux-semblants, d’erreurs, de lois inabouties et d’échecs sociaux

1996–2020 : Depuis les prémisses de la “société de la connaissance”, les avertissements, rapports, enquêtes et réformes se sont succédés sans que les entreprises, les syndicats et les travailleurs prennent la mesure des immenses efforts de remise à niveau auxquels il fallait s’atteler sans délai. 

1996 : Jacques Delors et la Commission Européenne délivrent une première alerte via le Livre Blanc : « Enseigner et apprendre. Vers la société cognitive ».
Quelques dizaines de pages pour avertir les européens qu’il leur faudra à l’avenir apprendre beaucoup plus et se former tout au long de la vie car « l’éducation est un trésor ».

Mars 2000 : Le sommet de Lisbonne entérine le projet de relance par l’éducation pour tous en enjoignant les 15 pays de l’UE de mettre en œuvre une société plus inclusive via des emplois qualifié et une formation/éducation renouvelées.

Mai 2004 : la France tente une première réforme ambitieuse en installant le concept de « formation tout au long de la vie » (titre de la Loi du 4 mai 2004) dans le paysage éducatif.

2009 : Une nouvelle Loi formation (post-crise de 2008) prétend cette fois développer la formation des chômeurs (au détriment de la formation des travailleurs en poste).

2014 : Troisième opus de la réforme de la formation : retour à l’esprit de 1971 : il s’agit à la fois, et contradictoirement, de libérer la formation et de la contraindre à se mouler dans des modèles scolaires anciens (certification obligatoire, formations longues et diplômantes).

2018 : Une quatrième réforme qui prétend renverser la table : les partenaires sociaux seraient écartés, la formation des chômeurs est encore plus poussée en avant.

Une agitation légistique qui refuse d’affronter le véritable défi : refonder une éducation nationale démonétisée et inadaptée aux enjeux du XXIe siècle

Toutes les tentatives réglementaires et éducatives buttent sur des obstacles qui semblent insurmontables pour la société française : 

  • L’indifférence, la déresponsabilisation, l’insouciance parfois, d’une grande partie du corps social face aux enjeux d’une formation et d’une éducation renouvelées ;
  • Le manque de projection d’une société, anciennement industrielle, qui préfère réparer (ou indemniser) plutôt que prévenir ou anticiper ;
  • L’incapacité à redresser depuis 50 ans (post-68) une éducation qui oscille désormais entre la garderie sociale et la préparation au chômage (former des chômeurs plutôt que des travailleurs).

Chômage partiel et Covid-19 : nouvelle occasion perdue d’apprendre, de changer, de s’adapter

Près de 12 millions de salariés sont passés par la case chômage partiel depuis le mois de mars 2020 (soit ⅔ des 18 millions de salariés) ; pourtant une infime minorité d’entre eux a souhaité ou pu se former.

Si le manque de temps (et d’opportunités) étaient en général les motifs avancés jusque-là pour expliquer l’insuccès et les impasses de la formation, l’épisode du Covid-19 a fait tomber les masques, car toutes les formations (à distance il est vrai) étaient possibles, sans certification, sans vérification d’un prérequis, sans véritables contraintes administratives ou limites financières (le plafond de 1 500 € était indicatif).

Pendant ces 2 mois de confinement, malgré le FNE formation et les 500 millions avancés par l’Etat (couvrant 100 % du prix des formations proposées par l’employeur), à peine 10 % des fonds auront été mobilisés et moins de 0,3 % des salariés (70 000 sur 18 millions) ont voulu, pu ou su profiter de ces moments d’inactivité professionnelle pour se former.

Juin 2020 : Un énième rapport, parlementaire, rappelle en vain l’urgence d’agir pour les compétences, les errements de l’éducation, les difficultés de recrutement des entreprises face à l’armée des 6 à 10 millions de chômeurs sous-qualifiés, des jeunes NEET sans avenir professionnel, des travailleurs non qualifiés ou des jeunes diplômés illusionnés par un système éducatif déconnecté du réel.

2020 (et après ?) : les Français manquent des compétences essentielles, les entreprises des talents dont elles ont besoin, et la maison France de compétitivité. Endettement croissant, marchés déclinants, ce sont des conséquences, au moins en partie, de notre faible appétence pour la formation, l’éducation et l’adaptation.

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