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Ce que ne doit pas être une classe virtuelle
06 OCTOBRE 2020 / #newnormal
Jean-Michel Pauline
directeur général
babylon.fr
20 ans dans les métiers de la formation - formateur puis dirigeant d’une entreprise éditant un catalogue de 350 modules e-learning (environ 400 heures de formation)… Ne manquait plus que la classe virtuelle à mon tableau de chasse ! Retour d’expérience, première partie : mes critiques sur ce format, tel qu’il est largement imposé aujourd’hui… C’est-à-dire : ce que ne doit pas être une classe virtuelle…
 

Une expérience récente, donc, que je veux partager avec les formateurs et les responsables formation au moment où ils développent l’usage de la classe virtuelle, faute de pouvoir utiliser le présentiel autant qu’ils le voudraient.

Un projet gelé qui, soudain, se précipite…

Une formation habilitante de 150 heures, habituellement sous forme d’un mix de modules e-learning, cas concrets (en learning games), et de trois journées de présentiel : 1 jour venant conclure 60 heures en e-learning / learning games sur les savoirs de base) et 2 jours concluant un cycle de spécialisation de 70 heures en e-learning et learning games). Le tout sur 3 mois et se terminant par un examen dont la réussite conditionne la possibilité pour l’apprenant d’exercer son métier. Pour les 2 groupes de stagiaires concernés, les journées de présentiel avaient été planifiées de février à mai - un planning mis en sommeil par la crise sanitaire, mais remis à l’ordre du jour au mois de septembre, d'abord sous la forme des 3 jours de présentiel groupés, finalement transformés en 3 jours de classe virtuelle (7 heures / jour).

Le dossier n’ayant que trop traîné, il n’était pas question, pour le commanditaire, de seulement séquencer la formation en 6 demi-journées étalées sur 2 à 3 semaines et enrichies de travaux intersessions ! Pas plus que la DSI n’accepterait de doter la formation d’une véritable plate-forme de classes virtuelles, et des utilitaires habituels - travail en groupe, sondage, paper board, partage d’applications, partage d’écran… Contrainte : « utilisez un outil de Visio conférence !

Le déroulement de la formation

Déroulement de la formation : une bonne surprise d’entrée, car prévus à 12 participants (non négociables), un groupe a fondu à 6, et l’autre à 7 apprenants : l’animation ne pouvait qu’y gagner.

Le matériel et les connexions : aucun apprenant ne disposait d’une webcam, un seul pouvait compter sur un micro qu’il a fallu débrancher tant on avait l’impression que l’apprenant était assis dans son lave-vaisselle. Conséquences : 1/ Tous les échanges (y compris les réponses à des quiz ou à des questions dans un cas concret) sont intervenus par tchat : 2/ Perte de temps / stress de la découverte des dernières créations orthographiques. De très nombreuses micro-coupures se concluaient immanquablement par l'annonce que l'apprenant attendait de nouveau en salle d'attente que l'animateur interrompe sa classe virtuelle pour accueillir de nouveau la brebis égarée.

Le matériel pédagogique : Dans pareil contexte technique, il faut accepter que le formateur et les participants se contentent du tableau blanc et du partage d'écran qui entraîne de multiples allers-retours via la « barre d'outils » (alors que l’application que nous utilisons chez Babylon.fr) permet de naviguer avec un simple raccourci de touches. Au reste le tableau blanc s’est révélé inutilisable faute de pouvoir installer le plugin nécessaire sur les postes de travail. 

Le contenu de la formation: les journées « live » se voulant la synthèse de 60 et 70 heures d’e-learning, s’il est hors de question de revoir l’ensemble du contenu théorique déjà suivi, il est néanmoins nécessaire d’investiguer sur les lacunes subsistant, d’apporter les compléments indispensables et de préparer les apprenants à leur examen professionnel. Comment tenir ces objectifs avec un outil aussi rudimentaire ? Encore cette formation reposait-elle sur un présentiel de 3 jours, et non sur les 13 jours d’un autre cursus qu’il aurait aussi fallu effectuer en classes virtuelles (ce que j’ai aimablement refusé). 

Résultats : nous saurons rapidement si la formation a été efficace via la sanction (ou la récompense) de l’examen final ; un indicateur qui doit toutefois être pondéré par le niveau élevé de la motivation des apprenants qui jouent là une partie de leur avenir professionnel. Que serait le bilan d’une telle formation avec un groupe d’apprenants peu engagés, et forcés de se connecter parce qu’on leur a demandé ?

Je tire deux enseignements de cette expérience :

  • Le premier sous la forme d'une citation : « Faites que le rêve dévore votre vie afin que la vie ne dévore pas votre rêve » : cette citation (faussement attribuée à Saint-Exupéry) peut être détournée : « Faites que la classe virtuelle n’aboutisse pas à… une formation virtuelle ! ».
  • Le second : Une classe virtuelle réussie doit être construite avec des outils et des méthodes pédagogiques adaptées, ce qui est à la portée de tout formateur, mais aussi et surtout, la classe virtuelle est une co-production du service formation et de la DSI qui doit être embarquée dans le projet et non pas le subir.

Prochain (second) volet : Ce qu’est une classe virtuelle pour le meilleur, et comment la construire pratiquement.

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