Camille Charaudeau (Vice President Strategy, 360learning) : Jamais les modèles d’affaires n’ont évolué aussi vite. Jamais la concurrence n’a été aussi féroce. Pour rester compétitif, une prise de conscience s’impose : le rythme d’apprentissage en interne doit dépasser le rythme du changement auquel l’entreprise est confrontée. Et ceci passe impérativement par la généralisation du digital learning au sein de l’organisation. Si cette prise de conscience est nécessaire, elle n’est pas suffisante. La généralisation du digital learning passe d'abord par la mise à disposition de plateformes technologiques modernes, intuitives, capables de mettre le pied à l’étrier à tout l’écosystème de formation. Elle doit s’accompagner ensuite de la mise en place d’un nouveau modèle organisationnel, faisant la part belle à l’expertise et au transfert des connaissances. Enfin, c'est une réflexion stratégique globale qu'il faut mettre en oeuvre, pilotée au plus haut niveau, redonnant aux départements formation un rôle central et la main sur tous les outils afférents à la formation.

Pauline Rosaz (Directrice, Webedia Learning) : Une première condition nécessaire (mais non suffisante) est de proposer une expérience apprenant de qualité. Cela passe par une plateforme de digital learning facile d’utilisation, intuitive, collant au plus près aux usages de l’apprenant ; des contenus engageants qui donnent envie aux apprenants de se connecter et se former ; une animation des parcours par des tuteurs qui accompagnent les apprenants. Ensuite et presque surtout, il faut mettre en place un vrai programme de conduite du changement auprès des collaborateurs pour qu’ils changent leur manière de se former et s’approprient la plateforme. Une communication interne sur les canaux les plus pertinents (affichage, intranet, mail, newsletter etc) doit être mise en place de manière récurrente pour interpeller, informer et engager. La cible « middle manager » peut être adressée spécifiquement pour qu’elle relaie l’information auprès de ses équipes. Des sessions de formation pour prendre en main la plateforme, créer son profil, gérer ses notifications doivent également être proposées aux collaborateurs.

Stéphane de Jotemps (Directeur du développement, SkillSoft France) : Les nouveaux modes de travail à l’ère digitale et du collaboratif se multiplient. La révolution numérique crée une multiplicité de lieux de travail : télétravail, travail hors bureau, sans bureau fixe, mobiquité, coworking. La culture d'entreprise doit évoluer pour permettre à l’apprenant de pouvoir se former avec plus d’autonomie et de liberté, ce qui est inscrit dans la Réforme de la formation applicable en 2019. Si le salarié devient responsable de son parcours de formation, les managers sont aussi de forts consommateurs de digital learning : ils veulent se former plus et plus rapidement, ils deviennent également des prescripteurs de formation. Les départements formation doivent se doter d’un budget communication pour faire adhérer les employés à cet apprentissage permanent. Cela permet de diffuser des formations à plus grande échelle, d’en améliorer la qualité et l'efficacité. La généralisation du digital learning passe aussi par l’équipement de tous en PC, Tablette, Mobile pour permettre une connexion partout au bureau ou à l’extérieur pendant son temps de travail ou en dehors.

Elian Chrebor (CEO, E-Tipi Learning) : Le Digital Learning n’est pas une fin en soi, c’est et ce doit rester un moyen pour répondre aux enjeux prioritaires de l’entreprise. Qu’il s’agisse de faciliter l’accès à des connaissances, accélérer la montée en compétence, améliorer la qualité de vie au travail ou proposer une acculturation sur des sujets métier, la généralisation de l’approche digitale ne pourra se faire qu’en mettant les collaborateurs au centre du dispositif. « Human First » doit être le leitmotiv. Cela implique un dispositif immersif adapté à l’environnement et à la culture de l’entreprise, une ligne éditoriale forte pour travailler l’adhésion, une communication interne efficace et surtout une eXperience utilisateur irréprochable. Le collaborateur doit être impliqué sur plusieurs fronts : l’évaluation du dispositif (en matière de contenu et de fonctionnalité), mais également la co-construction et la qualification des contenus. Un dispositif Digital Learning généralisé, ce n’est pas une formation 100% digitale, c’est une entreprise dans laquelle 100% des collaborateurs participent à la captation et la transmission des connaissances et savoirs.

Pour en savoir plus : Construire et piloter votre stratégie digital learning 2019+, 7ème édition annuelle du séminaire Féfaur, le 27 novembre à Paris