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En trois ans, Procertif a conquis la première place sur le marché des outils de certification, porté par une vision claire et une exécution sans faille. Son CEO, Jérôme Bruet, revient sur les ressorts d’une ascension éclair : une approche centrée sur la preuve de compétence, une architecture pensée pour tous les acteurs de la formation et une agilité revendiquée face aux géants du secteur.
En trois ans à peine, Procertif s’est imposé comme le numéro 1 des outils de certification. Quelles ont été, selon vous, les clés de cette ascension fulgurante ?
Jérôme Bruet : J’aurai envie de répondre « parce qu’on n’est pas trop mauvais » ! Mais il faut aussi avouer qu’on bénéficie d’un parfait alignement de planètes. Alors que nous avions identifié un vrai trou dans la « raquette logicielle » visant à couvrir valablement la micro-certification et la certification, nous n’anticipions pas à quel point ces processus allaient répondre à 3 attentes majeures.
Tout d’abord, une attente des entreprises qui cherchent à valoriser les compétences de leurs collaborateurs, mais également à implémenter des pilotages pragmatiques et à forte valeur ajoutée pour les hard et soft Skills. Cela nous a permis de signer rapidement avec des groupes comme Renault, Engie ou encore Carrefour. Chaque jour, nous enregistrons de nouveaux clients corporate.
Ensuite, la structuration des organismes de formation autour de Qualiopi et des titres France Compétences nécessite d’informatiser et d’apporter une traçabilité des processus. Une solution comme Procertif est devenue incontournable des certificateurs d’un titre RS ou RNCP.
Le dernier point concerne les écoles et les universités. Confrontées à des objectifs de rationalisation et d’optimisation, elles doivent changer de système d’information : Excel, notamment, ne répond plus à la mise en cohérence d’étapes clés comme les protocoles d'évaluation, la mise en place de jury, l’harmonisation des notations… jusqu’à la remise des diplômes. La solution Procertif répond intégralement à leurs exigences.
Entreprises, écoles, organismes de formation… Comment répondre à autant de besoins spécifiques sans perdre la cohérence produit ?
Jérôme Bruet : C’est possible, car nous avons choisi de mettre la preuve de compétences au cœur de notre approche. Notre architecture se résume en 3 étapes : évaluer, délivrer, valoriser. À chaque étape, les exigences et le niveau de fonctionnalité peuvent différer. Partant d’une feuille blanche, nous avons immédiatement pensé l’UX du produit comme devant s’adapter à ces scénarios et aux personae associés. Par exemple, si nos clients grands comptes ne soupçonnent pas la puissance de l’outil en matière d’organisation d’examen pour des grandes écoles, les organismes de formation n'activent quasiment jamais, quant à eux, la cartographie des compétences.
Bien sûr, nos messages marketing doivent considérer la spécificité de chaque marché, notamment celui des écoles où nous avons un peu tâtonné, car l’expérience de nos équipes s’ancraient principalement dans le monde de l’entreprise : nos interlocuteurs grands comptes ont vite compris notre solution, ce qui était moins évident pour l’enseignement… Mais, l’an passé, nous avons gagné l’appel d’offre d’un leader mondial de l’enseignement supérieur dont nous outillons désormais les processus de certification des candidats pour l’ensemble de leurs écoles en France. Aujourd'hui, Procertif est reconnu sur ces trois cibles comme une solution de référence.
Le marché connaît une forte consolidation, avec le rachat de vos principaux concurrents… Quel impact sur Procertif ?
Jérôme Bruet : Pour avoir été de ceux qui ont cherché à créer des solutions les plus globales possibles (je pense à notre aventure Talentsoft), je sais combien il est délicat d’essayer de mettre en cohérence des produits nés de philosophies différentes. La force d’un « pure player » comme Procertif, c’est de viser un seul objectif, et de pouvoir aligner toutes les décisions de notre roadmap avec cet objectif. En matière de certification, les évolutions sont nombreuses, à commencer par celles qui dépendent des « réglementaires » nationaux — la France étant sur ce terrain la championne toute catégorie ! Mais les possibilités offertes par l’IA s'agissant du pilotage de compétences, ou des fonctionnalités liées à l’évaluation, nous incitent aussi à innover très rapidement. C’est grisant, car cela se traduit par des bénéfices opérationnels immédiats chez nos clients. Cette agilité est la force des structures indépendantes.
Procertif a connu une croissante accélérée et atteint la rentabilité dès la deuxième année. Les associés de l’entreprise ont conscience de vivre quelque chose d’extraordinaire avec cette nouvelle start-up. Notre décision de la première heure d’éviter le piège d’un périmètre fonctionnel qui ne cesserait de s’étendre, nous a permis de prendre la tête de la course !
Une croissance à trois chiffres, un modèle 100 % abonnement… Quelle équipe derrière cette performance ?
Jérôme Bruet : Résumons : un momentum idéal du marché, des besoins réels, partir d’une feuille blanche au bon moment, viser la plus grande agilité… Le succès, c’est toutefois, avant tout, une aventure humaine. Dans la très grande majorité des start-ups, on naît avec une idée, on la développe à bon marché en vue de valider le concept, puis on tente d’accélérer très vite. Résultat : on ajoute des couches logicielles sur la base, forcément fragile, d’un prototype.
Nous avons procédé à l’inverse. L’idée était là, certes, mais nous avons commencé par créer un collectif très solide, plutôt que de développer une première mouture de la solution. Julien Arbey, un technicien de haute volée, a pris la direction technique ; Valérie-Anne Monvoisin, avec qui nous avions développé des partenariats dans plus de 15 pays, a pris la direction de l’expérience partenaires et clients. Olivier Flandrois, qui avait été mon directeur commercial pendant de nombreuses années, a repris cette fonction. Si vous ajoutez à l’équipe Olivier Leclercq, mon directeur marketing depuis toujours, la performance ne peut qu’être au rendez-vous !
Procertif revendique un ancrage français et européen. À contre-courant de certaines plateformes américaines ?
Jérôme Bruet : Le souhait de nos clients, grands comptes ou institutions françaises comme le ministère de la Défense, c’est naturellement que les données figurant dans les passeports de compétences et les diplômes soient hautement sécurisées. Pour y répondre, nous avons passé un accord de partenariat technologique avec Dassault Système via leur marque Outscale, un des rares hébergeurs français à répondre au visa de sécurité SecNumCloud. Cela nous permet de servir des organisations dans des domaines stratégiques et hautement confidentiels. Beaucoup de nos clients internationaux apprécient notre politique de gestion et de sécurisation de leurs données. Par ailleurs, nous collaborons avec les instances françaises et européennes pour être connectés avec les différents systèmes de stockage des compétences. Contrairement à ce qu’on peut entendre ici et là, nous constatons que la France est particulièrement performante et innovante avec son système de passeport des compétences, surtout lorsqu’on le compare aux solutions de nos compétiteurs américains moins habitués à s’intégrer avec ces plateformes institutionnelles. Notre force : une extrême simplicité d’usage, qui garantit une expérience utilisateur optimale ainsi que le meilleur niveau de gestion et interopérabilité des données liées aux compétences.
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