37 % de croissance en 2021, une croissance à deux chiffres en 2022

195 M€ de chiffre d’affaires consolidé, soit plus 37 % par rapport à 2020 ; un EBITDA passe de 0 à 27 M€ entre 2020 et 2021. La crise sanitaire semble décidément bien loin. Le cours en salle (métier originel du groupe) retrouve un peu de ses couleurs et la crise a conduit le groupe à accélérer la transformation numérique de ses activités. C’est de bon augure ! On notera au passage le tour de force (pour un groupe de cette dimension) qu’a représenté la distancialisation ultra réactive de ses cours en salle alors que le présentiel était frappé d’interdiction. Bel exemple de résilience. En bout de course, la perspective d’une nouvelle alliance de « l’ancien » (le présentiel) réinventé autour de qu’il a de meilleur et du « nouveau » (le digital learning sous toutes ces formes) digéré par l’expertise pédagogique du groupe. L’avenir est prometteur ; confirmation par les 13 % de croissance du premier semestre 2022.

Au programme : croissance organique et croissance externe

Le groupe s’est doté d’une feuille de route ambitieuse pour la période 2022-2025.

Premier axe : la croissance organique des activités, qui passe par : la mise en œuvre d’une politique de recrutement commercial et marketing intensive ; la mobilisation des synergies entre la formation aux compétences comportementales, la formation des équipes IT, l’externalisation de la formation… ; le développement de la clientèle des particuliers (B2C) qui représente déjà 5 % du chiffre d'affaires (montée en puissance du CPF) ainsi que le développement de la formation pour les demandeurs d’emploi.

Second axe : la croissance externe, indispensable pour aller plus vite sur un marché mondial dont la consolidation s’accélère. Le groupe souhaite, en effet, se renforcer sur ses principaux marchés géographiques, notamment par l'enrichissement de son offre de formation numérique asynchrone (bibliothèque de contenus pédagogiques digitaux), au moment où il est attaqué par des grands acteurs internationaux dopés aux capitaux de la Silicon Valley ou d’ailleurs. Le choix des cibles fera l’objet d’un soin particulier, car Cegos en attend aussi l’acquisition d’expertises complémentaires. L’achat début avril de Next Group (14 millions d’euros de chiffre d'affaires), spécialiste de la reconversion professionnelle et de l'enseignement supérieur en alternance, donne le ton ; il démontre que la croissance externe, selon Cegos, ne passe pas forcément par l’acquisition de « startups de rupture » ; il démontre aussi que les nouvelles acquisitions s’attacheront à réaliser les axes de développement choisis (ici, le B2C et la formation des demandeurs d’emploi).

Vers le Global Learning Partnership avec les grandes entreprises

Cegos s’imagine en « Global Learning Partner » des grandes entreprises internationalisées. À juste titre, comme en atteste le déploiement de programmes de formation multi-pays (15 M€ de revenus en 2021), ainsi que la réussite du programme « Leader of the Future ». Cegos ne manque pas d’atouts pour convaincre les Directions learning & development ; à commencer par son expertise pédagogique inégalée. Cependant, dans ce « passage à l’échelle », qui suppose la capacité de massifier et d’individualiser la formation, de la globaliser (optimisation des offres) et de la localiser à chaque marché, Cegos se heurtera aux grands opérateurs internationaux de la formation distancielle (la liste est longue). Au passage, le groupe devra sans doute actualiser, sinon remettre à plat, son portefeuille d’alliances technologiques, essentielles à son projet de global learning partnership. Les partenariats de contenus ne semblent pas d'actualité, mais pourquoi pas s'il s'agit d'offrir un catalogue plus large encore pour convaincre les entreprises globales ?

Un nouveau partenaire financier

Croissance organique, croissance externe : leur addition coûte cher. Après deux années de crise, qui ont forcément consommé une partie de la trésorerie et amoindri la génération de cash flow, ces opportunités supposent d’être financièrement accompagnées. Cegos annonce la prochaine prise de participation minoritaire de Bridgepoint Development Capital. De fait, pourquoi un leader aussi expérimenté et innovant se priverait de jouer à son tour au grand mercato qui anime le marché depuis deux ans ?