Le rapprochement LMS et plateforme mobile learning : un signe de maturité

Si les acteurs historiques du mobile learning se considèrent et se présentent désormais comme des solutions LMS à part entière, réciproquement les éditeurs de plateformes LMS ont doté leurs solutions de fonctionnalités mobiles. Cette convergence démontre que les technologies numériques de formation ont atteint un niveau de maturité suffisant pour simplifier les écosystèmes L&D présents dans les entreprises (une demande forte). Le temps du « best of breed » (le choix de la meilleure solution dans chaque classe de besoins et l’intégration résultante de ces diverses solutions), qui a vu le nombre moyen de solutions en entreprise passer de 10 à 23 en 10 ans, ce temps est en train de s’achever sous nos yeux pour laisser place à celui d’une approche unifiée. 

Conserver le meilleur des deux mondes

La question posée devient celle du choix de la solution qui sauront allier la « saveur » des deux mondes (LMS, mobile) pour servir plus efficacement la stratégie de compétences de l’entreprise. Comment simplifier sans être simpliste ? En entreprise, l’apprentissage est rendu complexe par la multiplicité des contextes apprenants que la formation doit considérer. Une solution unifiée permet de concevoir une combinaison pratique d'apprentissages modernes, donnant plus de liberté et de responsabilité aux collaborateurs, en leur offrant notamment une plus large autonomie dans l’organisation de leur apprentissage et dans la validation de leurs compétences. Le mobile va s’avérer utile dans de multiples contextes.

L’appel du 70 (expérientiel)

Favoriser l'apprentissage informel et expérientiel (le 70 du modèle 70/20/10) consiste moins à fournir des connaissances qu'à considérer le poste de travail comme lieu central d'apprentissage, ce qui requiert d’utiliser des nouvelles formes d'acquisition de savoirs dont la mise en application devra être plus pratique et plus sûre. Plutôt que d'arracher un collaborateur à son environnement de travail et à « l’envoyer en formation », il faudra privilégier l'apprentissage et le développement des compétences en continu, notamment pour articuler la formation plus étroitement à l’activité du collaborateur (via, en particulier, la mise en œuvre immédiate des compétences dans le travail quotidien). 

Une approche holistique 

Miroir du LMS dont elle utilise les grandes fonctionnalités (agenda, formations blended, on/off line, catalogue, news, etc.), l’app mobile « nouvelle génération » supportera aussi le micro learning gamifié, l’adaptive learning et l’ancrage mémoriel, le partage des savoirs ainsi que le coaching des compétences. En effet, elle sera nécessairement « orientée compétence » : la formation s’appuiera sur les profils métier et la « blended evaluation ». Le mobile, en offrant un environnement d'apprentissage tout terrain, favorise ainsi une approche holistique, couvrant plus facilement les différentes situations.

Faciliter le Coaching terrain et l’AFEST

Apprendre par l’expérience, c’est bien… Il ne faut pas pour autant être abandonné à soi-même ! D’où l’intérêt des apprentissages par « défis » et « interactions » dans le contexte du travail, qui incluent des programmes de coaching et de mentorat, avec missions, feedback ainsi que feedforward (comme on le voit mis en pratique dans le réseau commercial de Renault) ; des échanges dans les forums et les communautés de pratique, les réseaux sociaux et les chats ; des projets et challenges d'équipe. Par ailleurs, le « peer coaching » avec des compagnons d'apprentissage expérimentés peut considérablement accroître l'efficacité des dispositifs de formation, car l’on peut, en effet, être à la fois coach et coaché.

Supporter la Performance et privilégier l’action

Si un apprenant souhaite appliquer un savoir nouvellement acquis, résoudre un problème ou effectuer un changement (Appliquer, Résoudre, Modifier), il doit pouvoir accéder exactement aux informations ou aux instructions dont il a besoin au « bon moment ». Lorsque l’apprentissage par anticipation n’a pas eu lieu, c’est un moyen de s’en sortir de manière autonome. L'accès mobile dans le contexte du travail exige des contenus précisément adaptés à la situation. La plateforme doit donc permettre la création et la recherche agile de ressources pédagogiques indépendantes des cours au sein de l’app mobile. 

On voit bien, avec le coaching opérationnel, le support à la performance, l’ancrage, les duels… que le mobile est un atout pour développer son niveau d’autonomie, de confiance et de compétences. Le travail quotidien, par essais et erreurs, expérience pratique et micro apprentissages, développe ce qu’on pourrait qualifier d’esprit ou de propension de croissance, et augmente la capacité des personnes à réagir valablement face à l’imprévu, d’autant plus que les challenges d’équipe vont aussi encourager les échanges et l’entraide. 

L’assistant coach personnel 

Ainsi, le mobile a toutes les qualités pour se muer en assistant personnel, en coach de compétences, au service du développement individuel. Si les collaborateurs qui travaillent sur PC n'ont pas un besoin incontournable de mobile learning, leur proposer une app rendra leur environnement L&D plus familier et favorisera cet esprit de croissance (« growth mindset ») qu’on vient de mentionner ; un état d’esprit que les organisations attendent dorénavant de tous leurs membres. Pour Benoit Serre (DHR, L’Oréal ; vice-président, ANDRH) : « les DRH ont la responsabilité de garantir l’équité de traitement entre des métiers qui ont fortement évolué et d’autres qui stagnent, développer des nouvelles compétences pour garantir à chacun une employabilité interne apte à faire face aux transformations ». Le mobile learning vient jouer son rôle dans l’affirmation de cette démarche.