“The Economic Graph" est une représentation digitale signée LinkedIn, qui permet d'afficher les tendances en besoin et développement des compétences, grâce aux données temps réel de ses 590 millions membres, 50 mille compétences relevées, 30 millions d’entreprises et 84 mille écoles… Quel meilleur référentiel pour savoir où porter ses investissements en formation ?
Première compétence recherchée : le Cloud Computing…
Une “hard skill” qui n’étonnera pas : la compétence Cloud Computing. Conséquence de la migration accélérée de l’informatique mondiale dans le Cloud, et d’un paradigme qui s’impose progressivement à toutes les activités professionnelles ou non : l’informatique est devenue un service auquel on s’abonne (ou dont on se désabonne en cas d’insatisfaction).
Les services formation sont conviés à participer à cette économie de l’abonnement : la formation est un service qui doit en permanence convaincre ses clients internes ou externes, par la qualité de ses offres, leur rapidité de "mise sur le marché", comme par la simplicité de ses processus de diffusion, d’accessibilité et de gestion (vue par l’apprenant et les métiers). Pour ce faire, elle est de plus en plus libre de choisir ses solutions, le Cloud lui permettant de changer plus souvent de plateforme, sinon de compléter son écosystème technologique de nouveaux outils toujours plus simples à intégrer dans l’existant.
Reste aux services formation à développer des compétences Cloud Computing, moins d’ordre technique, on l’aura compris, que ressortant d’une nouvelle posture. Mais il n’est pas interdit d’acquérir ce SMIC de compétences techniques.
Deuxième compétence : la creativité
D'après le graph LinkedIn, la créativité est la deuxième compétence la plus demandée dans le monde. Hard skills (Cloud Computing) et Soft Skills (créativité) peuvent donc faire bon ménage dans la nouvelle économie… Le modèle "T-Shaped" des compétences y trouvera son compte : les compétences techniques ne suffisent plus à garantir l’employabilité, un nombre croissant des tâches qu’elles supportent pouvant être effectuées par des robots ou des algorithmes ; lesquels, en revanche, seraient bien en peine de déployer la créativité dont l’humain est capable.
C’est cette créativité qu’il faut développer, ne serait-ce, comme le rappelle LinkedIn, que pour trouver des solutions pertinentes et innovantes aux problèmes rencontrés dans le travail au quotidien - on n’est pas très loin de cette définition du talent (Féfaur, 2010) comme "capacité à improviser une solution valable dans une situation inédite". Pas plus que le talent, la créativité n’est l’apanage des artistes ! On peut être créatif en tant qu’ingénieur, chercheur, entrepreneur, opérateur industriel ou commerçant…
Un terrain de jeu pour les services formation
Dans tout travail il y a de la routine dont il faudra se garder car elle sera de plus en plus prise en charge par les automates. Il y a aussi un potentiel de créativité que l'humain devra privilégier s'il veut conserver son avance. Balle dans le camp des services formation : quels programmes pour soutenir la créativité (et donc l'employabilité) des collaborateurs, comment la formation peut-elle donner l'exemple (la question de la créativité et de l'innovation de la formation) ?
Par ailleurs, savoir travailler avec un robot devient une compétence à part entière, dans la mesure où toute créativité à venir s'exercera dans un environnement industriel ou tertiaire où ces nouvelles machines auront pris une part grandissante. Autre défi pour la formation : aider l’humain dans l'entreprise à connaître les possibilités et limites de ces robots, pour mieux donner libre cours à sa créativité… Là aussi exemplarité possible de la formation, qui doit apprendre à user des algorithmes dans ses propres activités (ne serait-ce déjà que se frotter aux possibilités de corrélation offertes par la norme Scorm !).
Michel Diaz
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