Un investissement qui reste limité (pour les grandes entreprises)

En année 1, au coût normal d'exploitation de la plateforme viendra s'ajouter celui de l'investissement nécessaire à son lancement : paramétrage fonctionnel, customisation graphique du portail (ou des portails) de formation, et la formation des personnes qui seront chargées d’administrer l’application en lien étroit avec l’éditeur de la solution. Ces prestations initiales sont assurées par le fournisseur de la plateforme ou par l’intégrateur qui le représente.

Le panel interrogé par Féfaur à l’automne 2016 étant principalement constitué de très grandes ou de grandes entreprises (63% des 200 entreprises interrogées ayant un effectif mondial supérieur à 5.000 salariés), leur investissement initial peut sembler relativement modeste : moins de 100.000 euros (pour environ 46% des entreprises) - un montant nettement inférieur à celui que les entreprises consentent dans des applications critiques comme un ERP. Autre résultat significatif, dans le même sens : 27% des entreprises encourent un investissement initial inférieur à 50.000 €.

Il faut noter que la charge de travail interne n’est pas comptabilisée dans cet investissement, peu d’entreprises se livrant à l’estimation de cette charge pourtant supportée par les différents acteurs du projet plateforme en année 1. La monétisation de cette charge de travail viendrait alourdir significativement l’investissement réel. On ne saurait trop conseiller aux responsables de formation de demander aux fournisseurs consultés dans l’appel d’offres LMS d’estimer la charge de travail que les acteurs de l’entreprise devront réserver au projet… Une donnée qui pourra figurer parmi les critères de choix, et qui permettra d’en savoir plus sur la façon dont le fournisseur conçoit la collaboration.

Autre enseignement de l’étude : 28,4% des répondants ne connaissent pas le montant de leur investissement, contre 30,5% en 2014 (précédent baromètre Féfaur) : un très léger progrès, mais il reste beaucoup à faire aux responsables de formation soucieux de défendre un jour leur stratégie devant la direction de leur entreprise. On notera au passage que l’investissement est fortement corrélé au mode (licence ou Cloud) d’acquisition de la plateforme - par exemple 14,7% seulement des répondants ne connaissent pas le montant de leur investissement LMS en mode Cloud, contre 46,6% de ceux qui sont passés par le mode licence. La supériorité du Cloud sur les licences logicielles est flagrante en matière de visibilité des coûts ! 

Coût d'exploitation : avantage aux plateformes dans le Cloud

Même constat concernant les coûts d’exploitation : un grand nombre de responsables formation (43,3%) ne les connaissent pas - une faiblesse à dépasser rapidement, dans un souci de saine gestion. Première réponse possible : se doter d’une plateforme LMS dans le Cloud, car (là encore) il semble ainsi nettement plus facile de connaître ses coûts d’exploitation : 60% des entreprises ne connaissent pas le coût de leur plateforme LMS acquise sous forme de licences logicielles quand elles ne sont que 31,8% dans le cas du Cloud. Celui-ci présente par ailleurs l’avantage d’offrir un coût « tout compris », sans trop de risque d’une mauvaise surprise, au contraire des charges invisibles (support technique informatique, par exemple) ou imprévues (maintenance non contractualisée) qui interviennent souvent dans le budget d’exploitation des licences logicielles.

Il faut aussi noter qu’un peu plus de 30% des entreprises dépensent moins de 10 € par utilisateur et par an, un chiffre très proche de celui de 2014, et qui donne une première indication pour évaluer son budget.

Michel Diaz

Pour télécharger le 3ème Baromètre de la « Gestion de la formation et des talents : plateformes et usages »