LinkedIn : point d'observation privilégié sur l’évolution professionnelle ; en effet qui mieux que ce grand réseau professionnel pour répérer ce qui se trame dans le champ de l'évolution professionnelle, et des attentes vis-à-vis de la formation… Considérations sur l'étude qui vient de paraître.
Pour mieux connaître les attentes des Français en matière d’évolution professionnelle, les responsables formation-RH pourront donc commencer par l'étude que LinkedIn (premier réseau professionnel en France et dans le monde) vient de publier en partenariat avec BVA. Des constats qui ne les surprendront pas mais qui, à force d'être martelés, sont toujours mieux pris en compte dans le design des dispositifs de formation et d'accompagnement, et plus généralement de gestion des talents.
70% des professionnels envisagent une évolution (professionnelle) dans les prochaines années
Cette évolution peut se traduire par un changement de poste dans l'entreprise (44%) ou un changement de secteur d’activité (32%)… Mais changer d’activité pour se consacrer à sa passion (23%) ou devenir indépendant (19%) font moins recette - preuve que les salariés (satisfaits de leur travail à 76%) fantasment très modérément sur les publicités de la gig economy. Pour Fabienne Arata, Country Manager France, le mérite de cette volonté largement partagée d'évoluer revient implicitement à… LinkedIn : "Il est fondamental pour les professionnels aujourd’hui de pouvoir avancer dans leur parcours. Cela revêt une signification propre à chacun. Les réseaux professionnels ont changé la donne en offrant de nouvelles perspectives". Au fait, pourquoi évoluer ? D'abord pour améliorer sa rémunération (54%) ; puis trouver plus de sens dans son travail (33%) et acquérir des nouvelles compétences (32%) ; enfin mieux équilibrer vie privée et vie professionnelle (27%).
51% des professionnels souhaitent être accompagnés et coachés par un mentor pour pouvoir évoluer dans leur métier
Évoluer, certes, mais comment ? Cette question posée par l'étude trouve une première réponse dans les qualités personnelles et la motivation nécessaires pour s'embarquer dans ce voyage au long cours. La motivation joue en particulier un rôle moteur pour 36% des professionnels interrogés, ainsi que les compétences comportementales, notamment l’adaptabilité (38%), l’ambition (32%) et la confiance en soi (26%). Bref : l'idée finit par s'imposer que l'engagement et les soft skills constituent la meilleure protection contre l'invasion des robots et autres algorithmes dans le monde du travail. De la nécessité, pour les DRH, de se pencher très sérieusement sur ce socle de compétences clés qu'il va falloir massivement développer dans les entreprises… Un programme* prioritaire à l'agenda 2019 ? D'autant plus nécessaire que ce socle prendra des années pour se consolider.
Ensuite, parmi les moyens de cette évolution professionnelle, la formation reste le principal levier : 71% souhaitent pouvoir bénéficier d’une formation professionnelle financée par l’Etat ou leur entreprise (71%), et/ou être accompagnés et coachés par un mentor (51%). La réforme de la formation professionnelle se reconnaîtra dans ces aboutissants - notamment la place faite au libre choix et à l'accessibilité de la formation et le Conseil en Evolution Professionnelle. On rappellera que la 12ème mesure concrète de cette réforme consiste à libérer l'innovation pédagogique, et notamment à digitaliser ce qui doit l'être pour gagner en efficacité et pour optimiser les coûts ; on rappellera aussi que le mentoring (asynchrone, live) est aujourd'hui parfaitement outillé par le digital.
*Un programme à la croisée de trois courants : les souhaits d'évolution professionnelle rencontrant un vaste assentiment des salariés, appuyés sur la promotion des soft skills clés ; la formation comme moyen privilégié d'y parvenir partout dans l'entreprise, sous réserve de libérer l'innovation pédagogique ; le mentoring notamment outillé par le digital pour consolider l'engagement du salarié dans la durée, et maintenir la part d'humain dans la formation.
Michel Diaz
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