Au-delà du marketing des offreurs, les responsables formation sont friands d’information sur les réalisations de leurs confrères. De fait, les systèmes de formation ont tout intérêt à se comparer avec ce qui se fait ailleurs. Fécondité de la veille comparative dans le champ du Digital Learning : contenus, dispositifs… fonction formation.
La veille est devenue un essentiel de la formation. On pense à la veille sur les contenus : la curation est appelée à un grand essor ; celle de l’infinitude des contenus pédagogiques disponibles sur le web et que les professionnels de formation n’ont pas besoin de réinventer ; celle des ressources produites dans l’entreprise par les experts de terrain, dont certaines seront homologuées et diffusées par la formation. Homologation ? L’activité de veille s’accompagnera donc le plus souvent d’un “benchmarking” des ressources : ne seront conservées que les meilleures.
Indissociables, veille et benchmark touchent aussi aux dispositifs de formation engagés dans la vague du Digital Learning. Les responsables formation demandent naturellement à rencontrer leurs collègues pour savoir comment ils s’y sont pris dans leur entreprise ; les études de cas intéressent, qu’elles soient présentées dans le cadre de séminaires ou de conférences en ligne, ou qu’elles fassent l’objet de développement dans la presse web. Comparaison de nouveau, extraction des bonnes pratiques qui peuvent servir, n’allant cependant pas jusqu’aux résultats de la formation. Les chiffres du Digital Learning en entreprise restent cachés le plus souvent. Taux de complétion, durée des parcours, investissements réalisés, coût d’exploitation du e-learning : les responsables formation gardent ces informations jalousement. Parce que les résultats ne sont pas à la hauteur des attentes ? Parce que les chiffres manquent (par exemple ceux qui font le lien entre la formation et la performance opérationnelle) ? Ou bien, quand ces données existent, parce qu’il n’y a pas d’outil pour les exploiter simplement ?
Peut-être aussi que benchmark des résultats de la formation en appellerait directement un autre, celui des dispositifs de formation, avec ses conséquences bonnes ou moins bonnes pour la fonction formation elle-même.
Big Data et Analytics rendent cette menace réelle. Les plateformes LMS-Talent leaders dans le Cloud agrègent des volumes de données considérables qui leur permettent de benchmarker la performance des dispositifs formation dans tous les secteurs d’activité. Cornerstone ou Saba ou SuccessFactors, par exemple, disposent des outils de business intelligence pour analyser et corréler les données dans tous les périmètres imaginables, “intra” ou “interentreprises” pour reprendre une terminologie de la formation. Ces données auront beau être anonymisées, nombre de responsables formation préfèreraient sans doute s’éviter l’épreuve de la comparaison.
D’où la nécessité d’anticiper… Non en manière de contre-feu… Mais pour que la fonction formation conserve un contrôle sur ce qui sera comparé (l’identification des indicateurs, notamment), sur la façon dont ce contrôle s’exercera… et sur l’interprétation des résultats. Ce qui suppose finalement que les responsables formation anticipent avec leur propre système de veille / benchmarking !
Michel Diaz
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