Alors que l'urgence écologique redéfinit les priorités de tous les secteurs, le digital learning n'est pas épargné. Longtemps perçu comme une alternative vertueuse à la formation en présentiel, le numérique révèle aujourd'hui sa propre empreinte environnementale. Notre récent baromètre sur l’éco-conception dans le digital learning lève le voile sur les perceptions et les pratiques des professionnels du secteur : si la conscience du problème est bien réelle, le passage à l'action se heurte encore à un manque criant d'outils et de méthodes. Faisons ensemble un premier focus sur la place de l’éco-conception aujourd’hui dans les projets de formation digitale.
L'impact environnemental des formations ne laisse pas indifférent
Le paradoxe est saisissant. D'un côté, une très large majorité des acteurs (79 %) considère l'impact environnemental des formations en ligne comme un enjeu important. De l'autre, le concept même d'éco-conception reste une nébuleuse pour beaucoup. L'étude révèle en effet qu'un tiers des professionnels du digital learning (34 %) n'en a tout simplement jamais entendu parler.
Pour les 66 % restants, la notion est loin d'être unifiée. Les définitions varient, oscillant entre des aspects techniques et des concepts plus larges, ce qui témoigne d'une connaissance encore partielle du sujet. Cette situation met en lumière un premier défi : aligner le secteur sur une compréhension commune de ce que signifie concevoir une formation numérique responsable. Il ne s'agit pas de renoncer à l'innovation, mais de l'interroger : une expérience en réalité virtuelle est-elle toujours la solution la plus pertinente au regard de son coût écologique et de son efficacité pédagogique réelle ?
Au cœur des préoccupations : sobriété, optimisation et mesure
Quand on leur demande ce que l'éco-conception évoque pour eux, les professionnels dessinent un paysage clair, dominé par des préoccupations très concrètes.

Cette sémantique révèle une prise de conscience axée sur l'optimisation technique. L'enjeu est perçu avant tout sous l'angle de la réduction : réduire le poids des médias, optimiser les ressources et limiter la consommation énergétique des serveurs.
Les 5 piliers d'une formation digitale éco-conçue
Le baromètre identifie cinq grands chantiers sur lesquels les professionnels s'accordent pour faire avancer la cause de l'éco-conception :
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Renforcer la responsabilité des concepteurs : Les formateurs et ingénieurs pédagogiques sont en première ligne. Leurs choix de formats, d'outils et de modalités pédagogiques ont un double impact, à la fois sur l'apprenant et sur la planète.
"Les enseignants doivent être conscients de leurs choix d'outils et de formats, en prenant en compte l'impact pédagogique et environnemental." - Verbatim de l'étude
Pourquoi l'action reste à la traîne ?
Si la volonté est là, un fossé béant la sépare des pratiques actuelles. Le chiffre le plus éloquent de l'étude est sans doute celui-ci : 91 % des professionnels interrogés n'ont jamais mesuré ou évalué l'impact environnemental de leurs formations.
Les raisons invoquées dessinent les contours d'un véritable mur opérationnel :
L'éco-conception dans le digital learning a dépassé le stade de la curiosité pour devenir une préoccupation de fond. Le baromètre le confirme : le secteur est mûr pour le changement. Cependant, pour que cette prise de conscience se traduise en actions concrètes et généralisées, les professionnels ont un besoin urgent de soutien et de méthodologie.
Ce soutien doit être pragmatique : des outils de mesure simples, des référentiels partagés et des méthodologies claires pour guider les choix de conception.
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