Syfadis, on ne présente plus : c’est un leader français de longue date dans le monde des plateformes LMS+ (gestion des compétences en sus, module d’évaluation des connaissance parmi les plus solides du marché) acquis il y a un an par le groupe Orians… 2Spark, on connaît moins : pourtant un acteur innovant dans l’accompagnement, jusque-là un peu esseulé mais c’est du passé…
Le présent, c’est celui du regroupement des forces : 2Spark, éditeur de logiciel spécialisé dans l’accompagnement, est donc acquis par Syfadis qui avait lui-même été acquis auprès de Manpower par le groupe Orians - lequel met décidément les bouchées doubles pour développer sa position d’acteur clé du talent et du digital learning en France et plus largement en Europe. Orians : à suivre de près donc, pour deux acquisitions, et pas des moindres, réalisées en moins d’un an.
D’abord les technologies : chacune robuste, éprouvée depuis des années auprès d’une clientèle plutôt exigeante, avec un design au goût du jour (Syfadis Experience) prenant en compte l’expérience utilisateur devenue l’alpha et l’omega de l’écosystème digital de formation. Par ailleurs aucune ambiguïté sur le poids / prééminence des deux : c’est bien Syfadis Learning, en tant que plateforme LMS, qui sera la colonne vertébrale de l’ensemble, mais complété par les fonctionnalités d’accompagnement aux salariés / managers au cœur de l’offre 2Spark… ce que confirme Laurent Delaporte (CEO, groupe Orians, Syfadis) : “Cette solution permet un très fort engagement de l’apprenant et une excellente appropriation des connaissances”.
Quant aux fonctionnalités d’intelligence artificielle apportées par 2Spark, prudence : un bon algorithme suppose d’avoir été testé puis exploité sur un volume de données important… Pas sûr que celles recueillies par Syfadis et 2Spark sur leur base installée suffisent à entrer dans un jeu où même les plateformistes leaders (plusieurs dizaines de millions d’abonnés dans le monde) continuent d’avancer pas à pas. Mais les avancées de 2Spark dans les sciences cognitives ne nuiront pas à l’ensemble, à un moment (pour combien de temps ?) où nombre d’acteurs - y compris au ministère de l’éducation - considèrent que l’avenir de la formation passe par là. Une dernière remarque sur ce couplage IA - sciences cognitives : on ne doutera pas de son potentiel à plus ou moins long terme… sous réserve qu’il ne se réduise pas à produire ces suggestions (artificielles !) de micro learning qui accueillent quotidiennement les salariés à l’ouverture de leur portail de formation (1minute pour apprendre… quoi ? Est-ce bien sérieux ?)
Cependant on souscrira volontiers à la vision proposée par Laurent Delaporte 1/ d’une plateforme Syfadis Expérience permettant d’optimiser le temps de formation et d’aider les salariés à évoluer, grâce à la formation continue, dans une organisation confrontée à la problématique générale de l’up-skilling 2/ du réel apport de 2Spark en matière de personnalisation des parcours de formation tout en donnant envie d’apprendre aux collaborateurs 3/ de la complémentarité des deux approches. Si l’on ajoute à cette vision opérationnelle que le prix payé (non communiqué) pour 2Spark a été sans doute fort raisonnable (compte tenu du bilan de l’entreprise) et que le taux de recouvrement des deux clientèles reste faible, ce rapprochement devrait se révéler judicieux si l’intégration (technique, commerciale, managériale) est bien menée.
À suivre…
Michel Diaz
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