Développement de la réalité augmentée, du machine learning, boom des abonnements aux médias digitaux… Les résultats de l'enquête mondiale Deloitte devraient conforter l’optimisme des opérateurs de Mobile Learning !
Premier motif d’optimisme : la généralisation (voire la saturation) du parc de smartphone ne fait plus de doute : bientôt 90% des adultes posséderont un smartphone dans les pays développés, dont ils useront quotidiennement en moyenne 65 fois (attention toutefois au retour de bâton de cette utilisation très intensive), ce qui ne devrait pas ralentir avec l’avènement programmé de la 5G… On voit mal comment le digital learning pourrait se passer de ces équipements mobiles, ni peut-être même en faire ses principaux supports de diffusion… Une façon de lutter contre la baisse du QI constatée depuis que le regard se distrait dans les multiples écrans qui nous entourent ?
L’étude met par ailleurs en évidence des usages qui continuent de préparer les esprits au Mobile Learning. Première tendance notable : la production de contenus de réalité augmentée (superposition d’une image numérique à une image réelle) se démocratise : plus d’un milliard d’utilisateurs dans le monde devraient avoir créé de tels contenus à partir de leur smartphone en 2018. Si la technologie existe depuis plusieurs décennies, comme le rappelle l’enquête, elle n'est devenue accessible au grand public que depuis peu. Premier commentaire : la formation y trouvera son compte, qui fournit déjà parmi les plus meilleurs exemples d’application de la réalité augmentée ; second commentaire : cette tendance est un signe fort du développement en cours de l’EGC (Employee Generated Content, contenus produits par les utilisateurs) ; il n'y a aucune raison que les apprenants s’arrêtent à la création de contenus de réalité virtuelle ; tous les formats sont d'ores et déjà concernés !
Autre tendance pointée par Deloitte : le machine learning (la capacité d’un algorithme à apprendre et s'améliorer à partir de ses propres "expériences") s’ouvre à présent aux grandes et moyennes organisations, pour un doublement d’utilisation prévu dès cette année, puis doublement de nouveau à l’horizon 2020. Principaux vecteurs de développement cités : automatisation du traitement des données, réduction du volume de données nécessaires à l'apprentissage, accélération de la formation… La recommandation de formation individualisée et située (contextualisée) immédiatement accessible depuis son smartphone n’est plus une vue de l’esprit.
De quoi rassurer aussi les médias digitaux (parmi lesquels on peut ranger certains sites délivrant des contenus pédagogiques, notamment des plateformes gratuites de MOOC), qui sont en quête de modèle économique depuis des années… Le boom des abonnements digitaux, selon Deloitte : “Les consommateurs sont de plus en plus disposés à payer pour du contenu : fin 2018, un adulte sur deux possédera au moins deux abonnements digitaux payants, et en 2020, 50% des adultes en auront au moins quatre. Plus de 680 millions de souscriptions à des abonnements numériques sont attendues dans le monde d'ici à 2020.”. Des perspectives radieuses pour la formation ? L’ouverture du “marché des particuliers”, des apprenants s’abonnant en privé à des médias digitaux de formation pour développer leur employabilité ? Possible, mais un coup de pouce fiscal (crédit d’impôt) y aiderait !
Michel Diaz
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