La généralisation du digital learning est le nouveau cap que doivent se fixer les responsables formation, parce qu'elle est une mesure de la réussite du digital learning dans l'entreprise, parce qu'elle en conditionne réciproquement la réussite. Quelques remarques autour du récent Livre Blanc "Vers la généralisation du digital learning"(Féfaur - MOS-MindOnSite).
La généralisation du digital learning est une mesure de sa réussite
D’abord une évidence : c’est parce qu’il “réussit”, que le digital learning continue de s’étendre dans les entreprises. On voit mal en effet comment il pourrait construire durablement sur des échecs répétés. Cela dit, le digital learning est-il en cours de digitalisation ?
À comparer les acheteurs en ligne (plus de 82% des internautes, selon Médiamétrie, 1er trimestre 2017) et le nombre des apprenants en ligne, qu’on peut estimer à 15% des salariés (à la fois le nombre total d’abonnés aux plateformes LMS, et le nombre d’actions e-learning rapporté au nombre total d’actions de formation), on est loin du compte : l’usage du digital learning est loin d’être déjà généralisé. Plusieurs études démontrent toutefois que ce diagnostic doit être modéré en fonction de la taille de l’entreprise, les chiffres étant nettement supérieurs dans les grandes entreprises et les ETI. Selon le panorama Féfaur sur l’usage des plateformes LMS dans ces entreprises (2016+), 35,5% d’entre elles avaient déjà connecté plus de 60% de leurs salariés, et 51,9% prévoyaient d’en connecter plus de 60% à deux ans ; le baromètre ANDRH-Féfaur-Cornerstone sur la gestion des talents montre quant à lui que 46,8% des entreprises utilisent le e-learning pour développer leurs talents. Le digital learning est donc bel et bien en cours de généralisation dans ces entreprises… même si l'on pourrait accélérer le rythme !
Taux d’adoption, taux d’usage : 2 indicateurs clés
Comment mesurer le niveau de généralisation du digital learning dans une entreprise ? On vient d’entrevoir une première réponse, qui est le nombre de connectés au portail de formation. On pense bien sûr au poids des utilisateurs actifs dans l’effectif total de l’entreprise. Autre indicateur clé : la fréquence d’utilisation (difficile de parler de généralisation quand les utilisateurs ne consultent le portail que de loin en loin).
Ces deux indicateurs, qu’on pourrait qualifier de “taux d’adoption” pour le premier et de “taux d’usage” pour le second, peuvent être combinés (multipliés l’un par l’autre) pour qualifier le niveau de généralisation du digital learning en entreprise. Les données qui permettent ce calcul sont directement issues de la plateforme LMS qui suit le détail des activités d’apprentissage ; il importe qu'elles soient consultées et analysées autant que de besoin, plutôt que glissées sous le tapis quand le résultat n'est pas à la hauteur des espoirs placés dans le e-learning.
Ces indicateurs, qui sont comme une boussole qui indique le “cap vers la généralisation”, sont aussi (surtout) utiles pour segmenter les actions qui permettront de généraliser le digital learning : programme pour développer le taux d’adoption, programme pour développer le taux d’usage (la question de l’engagement des apprenants). S’il n’est pas ici question de dérouler les plans d’actions, on notera toutefois le rôle crucial qu’y joueront le marketing de la formation et le design des contenus pédagogiques digitaux. En particulier, accroître le taux d’usage suppose que le portail couvre progressivement la plupart des besoins de formation (métiers, soft skills) à travers des ressources immédiatement utiles (réponse à un besoin opérationnel dans le flux des tâches) et accessibles, courtes forcément.
Enfin l'objectif de généralisation importe d'autant plus que celle-ci conditionne réciproquement la réussite du digital learning, empêché en effet s’il ne continue pas de se généraliser. Affaire d'effets de seuil, car la culture d’apprentissage en ligne et de partage s'exponentialise dans toute pratique généralisée du digital learning.
Pour en savoir plus : "Vers la généralisation du digital learning"
Michel Diaz
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