Une thématique opportune en début d'année… Près de 500 décideurs formation-RH inscrits au webinar donné par Xavier Sillon (CEO de Vodeclic) et Michel Diaz (Directeur associé de Féfaur). Il aura été question de veille, de "retour de l'humain", de learning analytics, etc. Avec le souci de mettre en évidence les lignes de force utiles à l'orientation stratégique du digital learning.
Une sorte d'inventaire à la Prévert, s'amuse Michel Diaz : "orientation apprenant, individualisation, blended learning (multi modalité), classes virtuelles, new evaluation, ATAWADAC, responsive design, micro-learning, video learning, gamification, immersion, collaborative learning, mobile learning, mobile first, digitalisation du cours en salle…". Des valeurs sûres auxquelles peuvent s'ajouter des perspectives intéressantes : "Employee Generated Content, XAPI, apprentissages "data driven", chatbot (assistant personnel intelligent), réalité virtuelle ou augmentée, prise en compte des sciences cognitives…". De la nécessité de quelques regroupements pour découvrir la "Big Picture", car nombre de ces tendances sont liées.
Retour sur 5 tendances…
#1 Le digital learning devient une activité de service
Pour Xavier Sillon, CEO de Vodeclic, le responsable formation n'a plus à choisir les demandes de formation (supérieures à l'offre) auxquelles il répondra positivement, mais à attirer l'attention des salariés sur ses offres dorénavant concurrencées par la richesse inépuisable des contenus et services disponibles sur le Web. Le digital learning devient une activité de service, parce qu'il appartient à la formation de créer l'environnement de service pour promouvoir en permanence ses offres digitales ou non, et soutenir l’attention et l’engagement des apprenants, en particulier via un plan marketing spécifique.
#2 L’humain revient en force
Le e-learning en tant qu'auto formation non accompagnée décline fortement, et la tentative d'y remédier par des innovations digitales sans vraie valeur pédagogique ajoutée ne suffit plus à engager pleinement les salariés à se former. L’apprenant a besoin du sens, de la cohérence apportés par le « live » qu'implique une forme de présence du formateur et des co-apprenants. L'humain revient en force, mais un "plus qu’humain", pour Michel Diaz, car ce mouvement n’est pas dirigé contre le digital, il doit au contraire s’en outiller.
#3 Le OnDemand se généralise
Le Cloud, infrastructure de service en passe de devenir universelle… Un fait que la formation doit intégrer, et qui est déjà largement à l'œuvre dans le domaine des plateformes LMS. En effet, de même que les outils, les contenus seront eux aussi de plus en plus '"on demand" ; devenant des services, il ne sert plus à rien de les posséder. La formation doit passer d'une logique patrimoniale ("nous allons développer un contenu qui sera notre propriété") à une logique d'abonnement, de location, déjà à l'œuvre de longue date dans les formations transversales. Logique de flux, donc, versus logique de stock.
#4 Les Learning Analytics montent en puissance
Tendance à plus fort impact, mais pas pour tout de suite (quoique)… L'avénement du BigData dans la formation provient de la multiplication des interactions entre les salariés et les dispositifs digitaux en entreprise (messagerie, intranet, bureautique on demand, téléphonie mobile, portail de formation, etc.). Une exponentialisation encore renforcée par le standard XAPI qui permet au salarié de déclarer des activités d'apprentissage qui n'étaient pas dans le radar de la formation autrefois. Les algorithmes viennent travailler ces données, et même si on est encore loin des possibilités d'analyse mises en œuvre par les GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft), la formation est d'ores et déjà capable d'utiliser les "learning analytics" pour individualiser sa réponse (adaptive learning) voire faire des recommandations automatisées (prescriptive learning).
#5 Les plateformes à la recherche d'un nouveau souffle
Les plateformes LMS ont environ 20 ans d'existence. D'abord logiciels inspirés d'une organisation formation "top down", puis en mode SaaS (Software as a Service, dans le Cloud), le learning apparaît ensuite comme un champ du plus vaste domaine de la gestion des talents : tandis que des éditeurs étendent leur fonctionnel à ces horizons, d'autres creusent au contraire toujours plus le sillon de la formation. Aujourd'hui les coutures craquent. Learning Experience Platform, Video Platform, Mobile First Platform… ces nouvelles plateformes veulent mieux coller aux attentes et usages des apprenants, aider la formation à accélérer ses réponses ; elles se veulent transversales, sociales, gamifiées, misant sur la video et une meilleure utilisation du feed-back apprenant… Alors demain ? Des plateformes, sans doute, qui se concentreront sur la diffusion toujours plus rapide de contenus pédagogiques digitaux de formats variés, judicieusement sélectionnés dans d'immenses catalogues tiers ou internes, par des algorithmes qui auront permis d'anticiper sur les attentes individuelles. En somme des LMS "Netflix Like" !
Pour en savoir plus : Les tendances du digital learning 2018+ pour structurer votre stratégie
JLB
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