Lé 3ème Baromètre Féfaur sur la Gestion de la formation et des Talents indique quels acteurs interviennent pratiquement dans le projet de choix et de paramétrage d'une plateforme, au sein des grandes entreprises françaises. Avec un enseignement : pour jouer pleinement son rôle de maîtrise d'ouvrage, la formation doit mieux impliquer ses clients internes - métiers et salariés - ou externes. Une facette de la formation comme "business partner".
Le Baromètre Féfaur sur la Gestion de la formation et des Talents fait le point, tous les deux ans, sur l'évolution des pratiques attachées aux plateformes LMS et Talent dans les grandes entreprises françaises ; en particulier sur les parties prenantes du projet d'acquisition, au moment où le marché est en plein renouvellement - près de 20% des plateformes équipant les grandes entreprises du panel Féfaur ayant moins d'un an, on peut être assuré qu'en effet la primo acquisition se réduit au profit du remplacement de la plateforme existante.
Lune de miel entre formation et informatique sous l'égide du Cloud
La formation s’implique plus encore qu’en 2014 (92,9% contre 87,4%). Un signe plus qu'encourageant : les équipes formation ont donc largement décidé de s’approprier le domaine LMS, aujourd'hui considéré comme le SI (système d’information) majeur des métiers de la formation. L’observation terrain renforce ce constat, la montée en compétences des équipes formation étant très nette depuis deux ans : meilleure connaissance des possibilités et limites fonctionnelles, pratique du mode projet mis en œuvre dans le choix et le paramétrage du LMS, capacité d’exploitation au jour le jour, etc.
Cette tendance est sous-tendue par le mode Cloud qui facilite le partenariat avec la direction informatique, principal partenaire de la maîtrise d’ouvrage formation, présente dans 77,3% des projets d'acquisition ou de remplacement. La DSI intervient au sein du groupe projet ou du comité de pilotage comme conseil-expert dans le processus d'expression des besoins (dont la responsabilité échoit toutefois à la formation) et de choix de la solution ; elle doit aussi s’assurer du respect des règles de gouvernance informatique, notamment en matière de sécurité des données que l'entreprise va confier au Cloud du fournisseur, le service Achats intervenant quant à lui dans 40,4% des projets.
Les RH ont leur mot à dire
Les RH interviennent fréquemment (56,7%). Pour la première bonne raison que la formation est souvent rattachée aux RH, au moins dans le cadre des projets LMS "corporate". Par ailleurs, certaines questions, comme l’évaluation des résultats de la formation, sont assez sensibles pour justifier une lecture RH. Une autre raison, majeure, tient à l’intégration des divers systèmes d’information RH qui pré-existent souvent dans les grandes entreprises, la plateforme LMS s’interfaçant parfois avec le SIRH, quand elle n’est pas tout simplement l’un des blocs fonctionnels d'une plateforme unifée de gestion de la formation et des talents. On sait ce cette convergence technologique formation-talent est une des forces qui travaillent le marché, offre et demande, dans la mesure où elle permet d'offrir une vue unifiée de chaque salarié (considéré comme un talent). Cette intégration est placée sous la responsabilité des RH.
Intégration des opérationnels : peut (beaucoup) mieux faire
Si la Direction générale reste un acteur significatif (48,9% des projets), en raison du niveau d’investissement requis et du nombre des salariés qui seront touchés par le dispositif, on reste surpris de la faible place laissée aux opérationnels dans le processus de choix, même s'ils sont maintenant plus souvent conviés autour de la table (29,1% contre 23,2% en 2014). Surprenant car les opérationnels seront tout de même les principaux clients des portails de formation qu'on demande à la plateforme LMS de générer ! Le risque de les oublier dans le processus de choix et d'implémentation, c'est de lancer une solution mal adaptée à leurs besoins et attentes (fonctionnelles, ergonomiques, etc.) ; c'est aussi de passer à côté du relais que ces opérationnels offriront au moment du déploiement de la plateforme : rassurés d'avoir été consultés, ils seront les premiers "vendeurs" du nouveau dispositif auprès des métiers et des collaborateurs.
Michel Diaz
Pour en savoir plus : 3ème Baromètre Féfaur sur les plateformes et leurs usages
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