Une des toute premières questions qui se posent, au moment de lancer votre projet LMS, c’est celle du nombre d’utilisateurs que vous prévoyez. Une question plus complexe qu’il n’y paraît, en particulier dans les grandes entreprises où différents métiers et géographies peuvent être concernés.
Une question à tiroir, en fait, car derrière elle se cache la question du déploiement : à quel rythme le e-learning sera-t-il déployé ? La réponse importe pour plusieurs raisons, toutes importantes dans l’économie générale de votre stratégie Digital Learning.
Raison financière, d’abord, car le prix d’une plateforme LMS est largement fonction du nombre d’utilisateurs, au moins lorsque la plateforme est acquise dans le Cloud, et passée la première année où viennent s’ajouter les frais initiaux de paramétrage. Faute d’estimer aussi précisément que possible sur 3 à 5 ans (par année) le nombre d’utilisateurs à abonner aux services LMS, l’entreprise risque de payer le prix fort (indexé sur le plus grand nombre de “users” possible, les fournisseurs ayant beau jeu de faire cette demande).
Raison fonctionnelle aussi, car il se pourrait que chaque groupe d’utilisateurs ait des besoins ou contraintes spécifiques (autour d’un coeur fonctionnel commun). Par ailleurs l’idée qu’on se fait du e-learning (contenus, design, accessibilité, etc.) dans les entreprises anglo-saxonnes peut différer de celle des responsables formation dans l’Hexagone (où le e-learning est encore vu comme un complément du présentiel) ; le e-learning dans la région Asie-Pacifique se joue quant à lui plus volontiers sur smartphone (mobile learning), notamment parce qu’il doit composer avec des contraintes techniques spécifiques (bande passante) et parce que son émergence relativement récente lui permet de s'affranchir du lourd passé e-learning qui peut exister ailleurs.
Raison d’organisation enfin, car le déploiement d’une plateforme au sein d’une géographie ou d’un métier dépend du support local sur lequel doit pouvoir compter la maîtrise d’ouvrage globale du projet (en général le département formation corporate). C’est un des critères majeurs pour choisir où et quand la plateforme LMS sera déployée : on évitera de se lancer sans support local, c’est-à-dire sans interlocuteur fortement engagé dans la réussite et la déclinaison locale du e-learning tel qu’il aura été globalement conçu. Engagement réciproque, car le département formation doit former le correspondant local aux règles et bonnes pratiques du déploiement de la plateforme pour la zone dont il a la responsabilité.
Le déploiement géographique et métier de la plateforme doit donc être considéré et traité comme un projet à part entière. Ce que les entreprises oublient parfois en se concentrant sur le premier projet, qui est celui de l’acquisition de la plateforme à travers la rédaction du cahier des charges et le processus d’appel d’offres… avec cette découverte désagréable (après que la plateforme ait été choisie et paramétrée) que le plus gros reste à faire, alors qu’on a déjà accumulé de la fatigue : convaincre les parties prenantes lointaines “d’acheter” à leur tour le principe du LMS corporate (parfois en concurrence avec une plateforme locale installée de longue date).
Michel Diaz
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