Opposer aux formateurs occasionnels un manque de professionnalisme ne sera bientôt plus de mise… Le manuel “Les 5 clés du succès du formateur occasionnel” signé de Patrick Bergier et Jean-Roch Houllier (chez Dunod) propose d’y mettre un terme. A consommer et appliquer sans modération.
Tous apprenants (une injonction mille fois répétée)… donc tous formateurs ? Oui d’une certaine façon : les besoins de formation sont tels et l’expertise tellement dispersée que les entreprises ne sauraient se passer des formateurs occasionnels. Qui plus l’expert enrichit forcément son expertise lorsqu’il décide de transmettre, ne serait-ce qu’en s’obligeant à formaliser des savoirs qui autrement resteraient informels. Cependant, il n’est pas question que ce constat s’accommode d’un moindre niveau de qualité des “livrables” (contenus, animation) fournis par les formateurs occasionnels. De fait, les grandes entreprises n’ont pas lésiné sur les formations de formateur dédiées à cet objectif de professionnalisation des “occasionnels”.
Le manuel de Patrick Bergier et Jean-Roch Houllier, qui exercent des responsabilités pédagogiques au sein de Thales Université, dont on sait l’avance qu’elle a prise en particulier dans le champ du Digital Learning, vient à point nommé pour contribuer à cet effort. Les auteurs savent de quoi ils parlent, notamment pour avoir mis en oeuvre ce type de programme en entreprise. Première élégance faite au lecteur : ayant fait court (moins de 100 pages), ils nous évitent le pensum des ouvrages qui se répandent. Deuxième atout : le sommaire tient la promesse du titre… Clé 1 : comme on apprend ; clé 2 : détecter les besoins de formation ; clé 3 : concevoir une formation ; clé 4 : animer une session de formation ; clé 5 : organiser l’action de formation.
Soit, pour commencer, un peu de théorie sur l’andragogie, les styles d’apprentissage, la dynamique d’un groupe en formation (toutes choses bonnes à entendre ou se rappeler). Puis les clés qui reprennent les grandes étapes appliquées par les concepteurs et animateurs de formation : avant la formation, pendant et jusqu’à la clôture de la formation. Le stade post formation n’est pas abordé en détail, mais les auteurs rappellent qu’il n’y a pas de formation sans processus d’amélioration continue, lequel passe nécessairement par le bilan de formation. Les textes sont allégés (ce n’est pas une critique) grâce à l’usage pertinent d’illustrations et de tableaux synthétiques. Utile aussi l’usage de verbe dans les titres (structurer votre réponse, présenter la réponse, définir où l’on veut arriver), qui font penser à la taxonomie de Bloom : un bon support opérationnel pour les formateurs occasionnels.
On passe en revue ces courts chapitres, les outils simples et pourtant efficients qui sont proposés (prêts à l’emploi quasiment tels quels)… et l’on se dit que tout y est en peu de mots, sans esbroufe (y compris sur la gestion des apprenants difficiles ou les aspects administratifs de la formation). Biographie à la fin, pour qui veut creuser. Questionnaires d’auto-diagnostic (en particulier celui qui ouvre le manuel), pour aider le formateur à faire le point sur ses compétences. Le Digital Learning n’est pas abordé, car hors le sujet choisi par les auteurs… Il y faudrait quelques chapitres de plus : un prochain ouvrage ?
Michel Diaz
Les 5 clés de succès du formateur occasionnel, par Patrick Bergier et Jean-Roch Houllier, chez Dunod
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