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La formation se défend contre 3 idées reçues
01 JUIN 2016 / tendances
Au nom de milliers d'organismes de formation représentant 5 milliards d'euros, Jean Wemaere, Président de la FFP (Fédération de la Formation Professionnelle), dénonce quelques (fausses) idées reçues, en préambule à la parution du mémo "Comprendre (enfin !) la formation professionnelle". Un exercice d'autant plus salutaire qu'il s'accompagne de pistes sérieuses pour rendre à la formation ce qui lui appartient.

Pourquoi publier ce mémo « Comprendre (enfin !) la formation professionnelle » ?

Jean Wemaere : Notre objectif principal est de placer la formation professionnelle au cœur du débat politique et économique. Les mutations économiques et sociales, accélérées notamment par les innovations technologiques, font de la formation professionnelle un des principaux défis de notre pays. Nous devons réussir le challenge de l’économie de la connaissance. Pour cela, nous devons changer de regard sur la formation professionnelle. Nous devons lutter contre les idées reçues pour nous concentrer sur l’essentiel : les besoins des entreprises et des personnes salariées et en recherche d’emploi. C’est ainsi que nous pourrons améliorer vraiment notre système de formation. A condition que nous nous appuyions sur une information claire et étayée en dépassant la "tuyauterie" complexe qui alimente les amalgames et les idées reçues. Enfin, nous devons redonner de la fierté à notre secteur. Il est vital pour notre économie, pour l’emploi et in fine pour la cohésion sociale de notre pays. Notre secteur œuvre à la formation de dix-sept millions de personnes par an dans notre pays. Grâce à eux, nous sommes plus compétitifs, plus performants, plus innovants. 

Quelles sont ces fausses idées reçues sur la formation ? 

Jean Wemaere : Trois idées reçues reviennent fréquemment. Première idée reçue : la France gaspillerait 32 Mds € dans la formation. Ce chiffre des 32 Mds €, soit 1,5% du PIB, est un faux agrégat. Le marché de la formation professionnelle, c’est environ 5 Mds € par an. Pour le reste, il s’agit de dépenses annexes - 15 Mds € financent la rémunération des personnes formées - et de prestations qui ne relèvent pas du marché, par exemple des formations internes des entreprises. Il est étonnant de voir combien ce chiffre cristallise les incompréhensions alors que, pendant ce temps-là, le Royaume-Uni investit à hauteur de 4% de son PIB dans la formation ! 

Deuxième idée reçue : il y aurait 60.000 organismes de formation en France. En réalité, il y a en France 8.500 organismes de formation privés ayant la formation pour activité principale qui réalisent un chiffre d’affaires cumulé de 5 Mds € environ. Et un grand nombre d’entre eux sont des indépendants. Le nombre de 60.000 fait référence aux structures habilitées par la préfecture à délivrer des actions de formation. Mais le secteur proprement dit est assez concentré : seulement 3.000 organismes de formation réalisent 70% du chiffre d’affaires global du marché. Et les acteurs les plus importants ont des chiffres d’affaires de l’ordre de 100 à 300 M €.  

Troisième idée reçue : la formation professionnelle ne serait pas vraiment un secteur économique. La formation, c’est pourtant bien un secteur économique à part entière. Comme les autres secteurs économiques, nous sommes régis par les règles de la concurrence. 85% des besoins de formation sont couverts par les organismes privés. Comme les autres secteurs économiques, nous nous appuyons sur une convention collective et un dialogue social riche. Notre branche compte parmi les 50 plus importantes de France avec près de 150 000 salariés. Et comme les autres secteurs économiques, nous sommes en pleine transformation numérique (Blended Learning, Big Data, Social Learning etc.) !

Comment améliorer l’image de la formation ?

Jean Wemaere : La clé pour améliorer l’image de la formation serait un choc massif de simplification de notre secteur! La complexité des dispositifs alimente l’opacité et les idées reçues. Elle mobilise trop souvent l’énergie des organismes de formation sur les contraintes bureaucratiques au détriment de leur investissement en communication, en R&D, en marketing.

Une telle simplification devrait permettre de placer enfin les bénéficiaires au cœur de notre système. Cela permettrait de décloisonner l’offre de formation, mieux prendre en compte les avancées des neurosciences, accompagner l’hybridation du développement des compétences en entreprise.

En effet, comme le souligne le Rapport remis par Bruno Mettling à la Ministre du Travail en septembre 2015, la formation fera de plus en plus partie de la vie de l’entreprise qui devra investir dans toutes les modalités de formation : l’apprentissage en situation de travail, les communautés apprenantes, les challenges entre pairs, le "reverse mentoring", les "Learning expeditions", etc. En libérant l’offre de formation de ses contraintes, nous la rendrons plus attractive et plus proche des réels besoins des entreprises et des individus quel que soit leur statut.

La loi du 5 mars 2014 va-t-elle dans ce sens ? Contribue-t-elle à cette simplification et à cette responsabilisation des acteurs ?  

Jean Wemaere : C’était l’objectif affiché de la réforme et c’est ce que la FFP a soutenu. Avec la suppression de l’obligation fiscale, nous avons changé la conception de la formation pour les employeurs. D’une charge, elle est passée à un investissement au service de leur performance économique. Nous avions souhaité une période de transition compte tenu du contexte économique, ainsi qu’une incitation fiscale pour accompagner cette mutation. Cette idée de crédit impôt est la première recommandation du rapporteur de la loi du 5 mars 2014, et un amendement en ce sens a été déposé sur le projet de loi Travail en cours. Quoi qu’il en soit, force est de constater que nombre d’entreprises  se posent des questions qu’elles ne se posaient pas avant la réforme, comme celle de l’évaluation de l’impact des formations. C’est positif. Reste à accompagner ce changement de conception de la formation, notamment auprès des PME. C’est l’action que mène la FFP sur mandat des Ministères de l’Economie et du Travail, et nous organiserons dans cette optique une grande manifestation publique à la rentrée.

En revanche, le compte n’y est pas pour le Compte Personnel Formation (CPF). Nous avons créé un droit qui devait permettre à l’individu de forger lui-même son projet de formation, à sa propre initiative. Mais le CPF est trop complexe et ne permet pas une réelle autonomie des individus, notamment du fait du système de listes de certifications éligibles. Nous préconisons de simplifier fortement le CPF et d’encourager sa mobilisation par un crédit d’impôt, en particulier pour les particuliers dont l’effort financier, en croissance, est estimé à 1.3 milliards € par la DARES.

Dans un mois, la FFP publiera un diagnostic de la situation de notre secteur et proposera des mesures fortes pour qu’il se développe au service de la compétitivité, de l’employabilité et de la croissance durable de notre pays.

Propos recueillis par Michel Diaz

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